La mise en circulation d’une nouvelle gamme de billets renvoie aux calendes grecques le projet de création d’Afrix, la nouvelle monnaie commune aux 6 Etats de la Cemac, qui devait faire oublier le franc CFA Cemac. Seule satisfaction, la possibilité d’injection, dans le circuit bancaire, de la masse monétaire thésaurisée par des prévaricateurs des 6 États Cemac.
La Beac devrait mettre en circulation une nouvelle gamme de billets imprimés, comme à l’accoutumée, à Chamalières en France. On aurait dû, en principe, avoir cette nouvelle gamme de billets il y a 10 ans, en conformité avec la période établie par la Beac pour lutter contre la falsification des billets de banque. Les interférences politiques dans le gouvernorat de la Beac ont pesé sur les actions prioritaires de la Banque des banques.
Quelles sont les conséquences de l’arrivée de cette nouvelle gamme?Premièrement, le projet de création de Afrix, la monnaie Cemac, l’alter ego de Eco de la zone Uemoa (de Ouattara ), est renvoyée aux calendes grecques
Deuxièmement, la seule satisfaction pourrait être la sortie de cachette des millions voire milliards volés et gardés dans les domiciles des prévaricateurs des six États de la Cemac(Cameroun, Gabon, Congo Guinée Équatoriale , Tchad et RCA ). La mise en circulation d’une nouvelle gamme de billets oblige ces délinquants à col blanc à échanger leurs stocks de billets de banque thésaurisée at home contre les billets de la nouvelle gamme.
N’ allez surtout pas penser que ceux qui usent de telles pratiques de thésaurisation ne sont des enfants de chœur. Ils ont déjà dû échanger leurs billets de banque en devises étrangères, à défaut de les injecter dans des banques de la zone Cemac qu’ils contrôlent aisément. De quels moyens dispose le gouvernorat de la Beac pour sanctionner une banque primaire coupable, dans le cas d’espèce, de ce genre d’indelicatesses? La Beac est maintenant plus politique que technique, surtout depuis le départ des français dans la sphère de décision.
Bien plus, la forte demande des agents économiques de la sous-region, confrontés à la rareté des pièces d’argent, objet d’un trafic entretenu par des bijoutiers asiatiques, a été superbement oubliée par la Beac.