Une nuit de taule pour le voleur sans cœur Ludovic Itoua

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Gibier de potence

  L’avertissement du khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, contre les malversations financières, le vol des deniers de l’Etat et les détournements des fonds publics : « Il n’y aura ni menu fretin ni gros poisson… » est soumis à rude épreuve. Les mises en garde de Denis Sassou Nguesso n’auront pas suffi pour calmer la boulimie financière des membres du PCT. La jurisprudence Elongo a été convoquée et appliquée pour desserrer l’étau judiciaire autour du directeur général des Impôts Ludovic Itoua, originaire de Makoua, à l’instar de Firmin Ayessa. Makoua étant devenu un district important dans le dispositif du pouvoir de Denis Sassou Nguesso.

  Des milliards contre une nuit au gnouf

Un jour après son incarcération à la maison d’arrêt de Brazzaville le 3 avril 2024 pour des faits de détournements des deniers publiés aggravés, conformément aux réquisitoires du Procureur André Oko Ngakala, le DG des impôts a bénéficié d’une liberté provisoire contre paiement d’une caution de 18 millions Cfa. On apprend que c’est le chef de l’État en personne, Denis Sassou Nguesso, qui aurait interféré dans ce dossier afin d’éviter tout conflit avec la zone Owando-Makoua. Les ressortissants de cette partie de la Cuvette n’ont pas compris cette arrestation quand les Mbochis sont les plus grands voleurs du pays (Sacer info, 5 avril 2024).

Impôts

  L’administration fiscale est devenue un instrument d’influence des Mbochis et un outil d’enrichissement ethno-régional.

Appareil économique de l’Etat, l’administration fiscale excelle par les malversations financières de ses agents (originaires en majorité de la partie septentrionale) et par une très faible collecte des fonds pour le compte du Trésor Public.

  Théorème tribal

   Le fils de mama Mouébara, Denis Sassou Nguesso, dirige le petit pays pétrolier d’Afrique Centrale, le Congo-Brazzaville, suivant le théorème : les cadres politiques, administratifs et militaires doivent être originaires de l’axe Oyo-Boundji-Olombo auquel il faut lester les localités de Makoua et Owando. Les services des Impôts du Congo-Brazzaville ne font malheureusement pas exception à cette règle non écrite mais qui fait office de loi. Exit la compétence et les qualités de bon gestionnaire. Ludovic Itoua a bénéficié de cette règle non écrite à la fin de l’année 2018 pour être hissé à la tête de cette régie financière. Cela fait plus de vingt ans que l’on parle d’une lutte contre la corruption en profondeur. Rien ne se passe, car le désir est plutôt de soutenir toutes les administrations lucratives qui se battent sur le terrain pour élargir leur audience, alors que, en termes « macro », le constat est déprimant : des recettes publiques rabotée et aléatoires d’une année à l’autre, des jeunes cadres de la région de la Cuvette toujours plus attirés par les régies financières qui traînent à procéder à la numérisation de leurs activités. Tel un symbole accablant, le Congo-Brazzaville désargenté, qui a signé un accord, la facilité élargie de crédits avec le Fonds monétaire international (FMI), ne touche pas aux millions de francs CFA dévolus aux fonctionnaires fictifs et aux prestataires en attente d’intégration dans les services fiscaux, ce qui est une façon d’entériner un changement de priorité : la région plutôt que le pays, le Congo-Brazzaville .

Le DG des impôts, Ludovic Itoua, vient d’être mis en liberté provisoire par le parquet de la République le jeudi 4 avril 2024, contre une caution de 18 millions de FCFA. Néanmoins, il est interdit de sortie du territoire national, son passeport et autres pièces d’identité ayant été confisqués. Ludovic Itoua s’en tire plutôt bien. Et, cela grâce à la jurisprudence Elongo. Jean Didier Elongo avait volé 750 millions de francs CFA. Il avait croupi quatre mois en prison, avait été élargi et nommé au comité central du PCT. Ludovic Itoua n’aura croupi en prison qu’une seule nuit. Pour plus de trois milliards de francs CFA de malversation, Ludovic Itoua n’aura déboursé que dix huit millions de francs CFA de caution pour recouvrer la liberté et humer l’air frais. Ce n’est pas cher payé. Le calcul est vite fait. C’est tout « benef » pour Ludovic Itoua.
Pour la bagatelle volée par Ludovic Itoua, une nuit de taule provoque un tollé.

    Benjamin BILOMBOT BITADYS