[Tribune ]:Les dealers de la République

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C’est désormais comme cela que nous appellerons toutes ces personnes de petite vertu, couvertes d’indignité, qui ont pris la décision, bandeau sur les yeux, de se placer sur la ligne de départ, aux côtés du Président sortant, pour l’accompagner dans le processus de mise à mort de ce qui reste de la démocratie dans notre pays.

A la suite du message des évêques du Congo dénonçant la mascarade électorale et demandant la tenue d’un Dialogue National inclusif, plus aucun congolais ne croit à la tenue d’un scrutin libre et équitable, réalisé selon les conditions établies par les nations unies.

S’engager en politique, c’est aussi avoir une hauteur de vue qui permet d’avoir une vision de court, moyen et de long terme. Nous ne sommes pas sûrs que les braves accompagnateurs qui ont certainement d’autres qualités, soient vraiment des hommes politiques.

Participer à une élection dans les conditions ubuesques comme c’est le cas aujourd’hui, c’est repousser à plus tard l’espérance de la tenue d’une élection crédible dans notre pays. Au mois de mars 2021, nous aurons donc face à face, ceux qui ont pillé les milliards dédiés aux générations futures et ceux qui vont piller les espoirs de construction d’un état démocratique. Entre pilleurs, le deal est parfait !

Aussi, toutes les raisons farfelues (consolider la base militante, préparer les élections législatives ….) évoquées par tous ces jongleurs, acrobates politiques et dealers qui se prennent pour des leaders, pour justifier ce minable commerce politique, ne sont que des subterfuges pour masquer des combines sordides qui se font au détriment de pauvres fanatiques aveuglés par des discours lénifiants.

La politique c’est avoir une parole publique permanente. On ne peut pas avoir dit que M. Sassou Nguesso a volé l’élection de 2016, que les conditions du vote n’ont pas changé entre le scrutin de 2016 et celui de 2021, et vouloir aller la tête haute au scrutin, en regardant les congolais droit dans les yeux.

Pire encore, quand on n’est pas capable de présenter des scrutateurs dans la moitié des bureaux de vote sur les 6300 que comptent le pays, il est évident que les petites grimaces de singe malicieux dictées par Mpila, qui consistera à crier à la fraude et à déposer des recours à la cour suprême, présidée par M. Henri Bouka, l’homme qui est aussi à la tête de la très contestée Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), n’épateront personne.

Même le congolais le plus imbécile est capable de comprendre que l’on ne peut pas jouer un match de football quand l’arbitrage central et l’arbitrage vidéo sont assurés par une seule personne, membre de l’équipe adverse.

Aussi, le ticket de participation à l’élection présidentielle étant fixé à 25 millions de F CFA et les frais de campagne autour de 300 millions de F CFA pour le candidat le moins nanti, il est invraisemblable de voir que dans la période de crise que traverse notre pays, des candidats qui sont tous des chômeurs et retraités n’ayant aucune activité économique, soient capables de jeter par la fenêtre de telles sommes, pour une élection perdue d’avance. A travers cet exemple, on voit très bien que c’est M. Sassou Nguesso qui est le principal sponsor de tous ces candidats, opposants virtuels.

Alors chers dealers, arrêter de vendre la fierté et la dignité d’un peuple paupérisé. Cela est immonde.

Ba candidats ya boyé ndé to zo boya !

Que Dieu bénisse le Congo.

Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen