Sénégal: appel à de nouvelles manifestations, le médiateur de la République parle à la mi-journée

Le Sénégal est secoué par des manifestations et des violences depuis mercredi 3 mars. Des troubles liés à l’affaire impliquant Ousmane Sonko, l’opposant accusé de viol et actuellement en garde à vue pour « troubles à l’ordre public ». Un collectif appelle à de nouvelles manifestations. Le médiateur de la République doit s’exprimer ce dimanche.

Malgré une relative accalmie constatée, samedi 6 mars, dans la capitale, la tension n’est pas retombée au Sénégal : un nouveau collectif, baptisé « Mouvement de défense de la démocratie » (M2D), composé de formations politiques d’opposition (dont le Pastef d’Ousmane Sonko) et d’organisations de la société civile (comme le mouvement Y’en A Marre) a appelé à de nouvelles manifestations, pendant trois jours à partir du lundi 8 mars.

« Une immense contestation a déferlé sur toute l’étendue du territoire sénégalais désavouant publiquement Macky Sall et son gouvernement devenus condescendants devant le peuple, déclare Ndèye Fatou Diop Blondin, représentante du mouvement M2D. Les menaces et les intimidations n’entameront en rien la détermination du peuple sénégalais à se battre pour préserver sa démocratie. »

« Résistons »

« Le M2D, dit encore Ndèye Fatou Diop Blondin, rappelle que le mot d’ordre est maintenu et rappelle ses exigences : la libération immédiate de tous les prisonniers politiques illégalement et arbitrairement détenus, le rétablissement immédiat des signaux des télévisions de Walf TV et SEN TV, la reconnaissance et le respect du droit des citoyens à la manifestation pacifique, l’ouverture d’une enquête pour identifier, juger et condamner tous les individus mêlés aux complots sordides ayant conduit notre pays dans cette crise grave et dangereuse. Le M2D appelle le peuple sénégalais à descendre massivement dans les rues pendant trois jours à compter du lundi 8 mars et nous disons « Résistons » ».

De son côté, Idrissa Seck, arrivé second à la dernière présidentielle, et qui a récemment rejoint le camp du président Macky Sall en prenant la tête du Conseil économique, social et environnemental, lance un appel à Ousmane Sonko : « Les graves troubles à l’ordre public ces derniers jours dans notre pays procèdent du refus d’un citoyen de se soumettre de la justice de son pays devant laquelle il a été attrait par une plainte pour viol présumé, déposée par une autre citoyenne, d’égale dignité et d’égal droit. »

« Ne pas se laisser manipuler »

« J’invite, lance-t-il également, les militantes et les militants de l’opposition à ne pas se laisser manipuler ni infiltrer par des intérêts encagoulés, nationaux comme internationaux qui, frustrés  de ne pas accéder aux ressources pétrolières et gazières du Sénégal, frustrés de ne pas voir l’Etat accéder à leur demandes illégitimes, nourrissent le plan de déstabiliser notre pays (.) J’incite mon jeune frère Ousmane Sonko à s’adresser à ses partisans pour les inviter à cesser toutes activités insurrectionnelles. S’il le fait, j’accéderai alors aux nombreuse demandes d’entreprendre une médiation politique pour le retour rapide au calme ».

Le médiateur de la République, maître Alioune Badara Cissé, annonce une déclaration ce dimanche 7 mars à la mi-journée.


ÀDakar, les manifestations de fin de semaine ont causé beaucoup de desagréments dans plusieurs secteurs. Des stations d’essence, des banques et des commerces ont dû fermer boutique. Cela a impacté le quotidien de plusieurs habitants…

De nombreuses stations-service sont fermées…