l’Etat doit plus de 9 milliards FCFA aux établissements privés

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Les sénateurs ont interpellé le gouvernement, le 3 décembre, lors de la séance de questions orales avec débat, sur la dette que l’Etat traîne depuis des années auprès des promoteurs des écoles privées qui s’élèverait à 9 307 808 830 FCFA, au titre des frais académiques des étudiants orientés.   

Depuis 2005, le gouvernement oriente certains bacheliers dans les établissements privés agréés par l’Etat à Brazzaville et à l’intérieur du pays. A travers cet engagement, le gouvernement prend en charge les frais académiques ainsi que les bourses. Pour diverses raisons, il n’arrive plus à honorer ses obligations contractuelles vis-à-vis de ces établissements. Cette situation a pour conséquence le refus de certains établissements de recevoir de nouveau les étudiants envoyés par l’Etat; la non-délivrance des diplômes aux étudiants finalistes ; difficultés liées à la poursuite des études ; l’impossibilité de se procurer des emplois.

Préoccupé par cette situation, le sénateur Jean Rodrigue Vouma a interpellé le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, sur les démarches envisagées pour réduire tant soit peu les souffrances des étudiants et les attentes de ces établissements.

Pour le chef du gouvernement, la situation des bacheliers de l’enseignement technique est devenue intenable tant au plan national qu’au plan international à cause des difficultés économiques et financières que traverse le pays. D’après lui, le gouvernement a entrepris des pourparlers par le biais des ministres chargés des questions d’Enseignement tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour négocier les moratoires avec les établissements concernés. Le but étant de permettre à ces établissements de remettre au moins des parchemins aux étudiants ayant terminé leurs études et de conclure des échéanciers de paiement. « C’est un traitement global qui est en train d’être envisagé par le gouvernement. Nous pourrons avoir des résultats probants à partir de 2022 », a rassuré Anatole Collinet Makosso.

Près d’une centaine de milliards FCFA pour régler le dossier du 4-mars

Les sénateurs ont également questionné le gouvernement sur la situation douloureuse du 4-mars 2012 qui est déjà à sa neuvième année. Selon le Premier ministre, le gouvernement n’est jamais resté indifférent face à ce drame qui a endeuillé le pays. En neuf ans, des allocations ont été, a rappelé Anatole Collinet Makosso, données aux familles sinistrées, quelques maisons réparées et environ 8 500 milliards FCFA décaissés et payés aux commerçants de la zone. « En 2021, le gouvernement avait inscrit 1360 milliards FCFA, il est possible que ces fonds n’ont pas pu être débloqués pour des tensions de trésorerie, mais la volonté politique y était et nous avons encore inscrit dans le budget 2022, une certaine ressource. Ce ne sont pas les quelques cinq ou dix milliards FCFA que nous pourrons inscrire au budget qui nous emmèneront à régler définitivement le problème du 4 mars qui se chiffre à près d’une centaine de milliards FCFA », a-t-il annoncé.

En vue de résorber la dette intérieure, le gouvernement a pris l’option de traiter le problème dans un cadre global. En effet, cette préoccupation a été inscrite dans le mémorandum des politiques économiques et financières qui est en finalisation de négociation avec le Fonds monétaire international. Au travers de ce mémorandum, le Congo pourrait bénéficier d’une facilité élargie de crédit  (FEC) qui s’étendra sur trois ans. « Dans nos négociations, cela a été acté par nos partenaires. Au titre de l’année 2022, nous pourrons bénéficier de 201 milliards FCFA consacrés à la résolution de ces problèmes. Au bout de trois ans, de la période de la FEC, nous pourrons être sûrs de régler certaines situations. Voilà l’approche adoptée par le gouvernement. Cela n’exclut pas que nous pourrons avoir des inscriptions budgétaires mais ne remet pas en cause la volonté d’un traitement global de la situation », a-t-il poursuivi, précisant que la nécessité y est de traiter sérieusement et de façon radicale cette situation.

Sénateurs et ministres ont, en outre, échangé sur les questions d’eau et d’électricité, le calvaire des collectivités locales, la gestion des eaux usées et des déchets et bien d’autres sujets. Concluant l’échange, le président du Sénat, Pierre Ngolo, a encouragé le gouvernement à fournir davantage d’efforts pour que les Congolais trouvent leur compte.