Il y a trois ans les Canadiens débarquaient au CHU de Brazzaville

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On n’est pas loin d’un fiasco, le Congo n’a pas mis assez d’argent !Pour s’en convaincre, le ministre de la Santé, Gilbert Mokoki fait un tour ce jeudi matin au Centre hospitalier universitaire de Brazzaville (CHU), passé depuis trois ans sous administration du Centre hospitalier de l’université de Montréal.

En 2018, le Congo signait avec le CHU de Montréal pour rénover et relancer le CHU-B. Le contrat va cesser d’ici là, et le PDG du CHU de Montréal, Lucien Albert est à Brazzaville depuis quelques jours pour évaluer le travail de ses équipes et surtout discuter de la suite avec les autorités congolaises.

Mais, les Canadiens sont directs : soit le gouvernement met l’argent sur la table, soit ils plient bagages ! Ils ont d’ailleurs adressé une notification de rupture de contrat au ministère des Finances. A la signature du contrat, le Congo devrait mettre au moins 1 milliard de francs CFA chaque année à la disposition de l’équipe canadienne pour faire avancer le projet, soit un peu plus de 3,5 milliards de francs CFA durant toute la période.

Mais les paiements n’ont jamais suivi. A l’poque de Sylvain Villiard, (ici avec moi en photo), qui avait pris ses fonctions en avril 2019, une démarche avait été initiée pour obtenir un crédit de 12 milliards de francs CFA auprès de la BDEAC. Mais les syndicalistes, méfiants, avaient alors fait feu de tout bois pour que cet argent ne tombe pas entre les mains des Canadiens. Sur place au CHU, les grèves à répétition ont été servies aux usagers.

Pas d’eau, pas de générateur de secours en cas de légendaire coupure d’électricité. Pas de seringues ni doliprane dans les pharmacies, les salaires versés à compte-gouttes aux Congolais, alors que les Canadiens vachement payés ne s’en plaignaient pas . La mise en œuvre du projet a connu beaucoup de difficultés jusqu’à ce que le personnel canadien arrive à soutenir la grève des agents congolais en avril dernier.

Du jamais vu!En septembre 2020, un nouveau DG, Denis Bernard Raiche débarque à Brazzaville dans des conditions confuses où l’on spéculait sur le départ inopiné de son prédécesseur. Raiche annonce un nouveau dynamisme au CHU avant de ne plus se faire entendre depuis un bon moment. Le Premier ministre Anatole Collinet Makosso qui hérite de ce dossier brûlant n’a pas de choix: soit il donne l’argent aux Canadiens, soit il les laisse partir pour insolvabilité. Et le fameux projet avec les Canadiens aurait alors vécu…si chèrement !

@Arsène SEVERIN