L’élu du peuple dans la circonscription électorale de Ouenzé III, Romi Oyo, a plaidé, le 21 février à Brazzaville, pour l’introduction des langues maternelles dans les programmes d’apprentissage, à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la langue maternelle.
L’enseignement d’une langue maternelle et d’une langue non maternelle nécessite la mise en application d’une pédagogie convergente. L’objectif majeur de ce choix consiste à faciliter les apprentissages de base. L’on apprend mieux et plus vite dans une langue qu’on maîtrise.
« C’est l’occasion supplémentaire de se rappeler l’importance et la valeur des langues maternelles dans nos Etats qui se définissent par rapport à la colonisation. Aujourd’hui, les études ont mis en évidence les conséquences négatives de ce choix politique sur la qualité de l’éducation et sur la dégradation de l’identité culturelle des jeunes africains en général et congolais en particulier », a indiqué Romi Oyo.
Dans les écoles, par exemple, la langue dans laquelle l’enseignement est prodigué joue un rôle essentiel dans la mesure où sa maîtrise est la clé pour les processus de communication en classe et, par conséquent, pour la construction des connaissances par les élèves.
« Le meilleur véhicule de l’enseignement est la langue maternelle de l’élève », soutenaient les experts de l’Unesco, dès les années 1950. Six décennies plus tard, alors que les études mettent en relief une nette amélioration des performances des élèves dans les contextes scolaires bilingues, l’introduction des langues nationales à l’école demeure toujours complexe en Afrique.
L’enseignement dans les langues véhiculaires, hérité des anciennes colonies, y est largement prédominant. Une certaine idée du prestige de la langue véhiculaire et le manque de moyens pour répondre aux besoins de l’éducation bilingue ralentissent fortement le processus.
« Avec la mondialisation, nous devons aller plus loin pour conserver notre identité linguistique. Chanter en langue locale suscite de la sympathie. Aussi, l’introduction des langues maternelles dans les programmes d’apprentissage devrait être envisagée par les pouvoirs publics. Les langues maternelles congolaises sont pour la majorité encore orales et courent le risque de disparaître. Il appartient aux experts linguistes et à la société civile de poser les bases d’un enrichissement de nos langues maternelles locales », a plaidé Romi Oyo.
Signalons que le Congo est très riche car il compte soixante-quatorze ethnies et quatre cent cinquante langues maternelles. Avec cette richesse, il peut developper une litératture écrite.
La Journéee internationale de la langue maternelle, rappelons-le, fut proclamée par l’Unesco le 21 février 2000. Elle vise à promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme.