En tant que Congolais, je soutiens que ce qui me conviendrait, c’est de dire au monde, quel pays merveilleux est le Congo, quel peuple généreux y vit et magnifie la solidarité africaine, quels gouvernants fabuleux déploient des trésors d’imagination pour promouvoir un développement à sa portée, quand l’on tient compte des fabuleuses ressources dont il dispose de grâce divine.
C’est vrai, le Congo est un pays béni des Dieux, un pays où aucun échec ne devrait être permis, mais qui hélas n’épate personne, humilie sa population qui survit au cœur d’une misère noire. Peuple naguère fier, il affiche une indigence qui est un vrai crève-cœur.
Circulez donc dans les rues de Brazzaville et vous verrez sur les murs des parcelles, un commerce de détresse prendre du champ. Des friperies sont vendues et font un cruel pied de nez au pays de la sape. Ce triste commerce a surgi aux lendemains des guerres qui ont pris la démocratie à la jugulaire. Le peuple pillé jusqu’à l’os ou ayant tout perdu dans les incendies provoqués pour réduire l’habitant à zéro, ce négoce est apparu comme la seule ressource pour se vêtir.
25 ans après, que ce commerce affamant s’incruste et prospère, en dit long sur l’état de décrépitude sociale dans lequel le pays barbote. Que l’électricité après 25 ans soit aléatoire là où il existe, signale si besoin était, l’absence cruel de performances du gouvernement pour l’essentiel toujours le même, s’amusant pour s’assurer l’inconditionnalité de soutien à son chef.
Le génie intemporel du pouvoir de M. Sassou Nguesso consiste à livrer tous les leviers de l’économie aux étrangers. Grace aux éléphants blancs qualifiés de façon abusive et démagogique de « Grands Travaux », les sénégalais, maliens, béninois, mauritaniens, indiens et chinois se repaissent sur la bête, en rapaces avides. Les plus cossus d’entre eux, sont cela se dit, des prête-noms des gouvernants au patriotisme oublié, intéressés par un jeu sordide de prospérer la main dans la main avec d’opportunistes étrangers qui n’ont que faire des souffrances des congolais.
Malgré ce chaos flagrant, nous apprenons le come-back de l’esclavage des dettes astronomiques qui nous livreront à l’étranger que seule la décence nous empêche de nommer. Ce pays s’éteint chaque jour d’avantage. Ivre de la félicité d’un pouvoir permissif, la direction générale du pays en état second d’extase ne le perçoit toujours pas.
Alors, ma volonté de vanter mon pays est toute en retenue supplantée par les bardes de la propagande, heureux de l’aubaine garantie par l’absence du simple bon sens.
Que Dieu bénisse le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen