Une centaine de personnes survivent en cassant les pierres à Kombé

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La carrière de Kombé à Madibou, dans le 8ème arrondissement de Brazzaville, une centaine de personnes constituées des hommes, des femmes et des enfants, s’attèlent au quotidien dans le travail d’extraction et de concassage artisanal de la pierre, pour la revendre et subvenir à leurs besoins.

A la carrière de Kombé, les exploitants artisanaux assis à même le sol munis des outils rudimentaires s’emploient dans le travail de cassage des grosses pierres. Un travail pénible qui nécessite l’effort physique pour constituer des tas à proposer aux éventuels clients.

« Je suis une mère au foyer, j’ai 4 enfants, mon mari et moi nous cassons les pierres à kombé depuis 2013 pour nourrir nos enfants et subvenir aux besoins de notre famille. Ce métier est très ardu pour moi, à longueur de journée, je suis obligée de casser les pierres en les transformant en gravier, ce qui demande assez d’efforts. Je dépense aussi assez d’énergie que je ne compense pas malheureusement parce que mes maigres moyens ne me permettent pas de consommer une nourriture équilibrée », indique une femme casseuse de pierre qui a requis l’anonymat.

Dès 6 heures, sous un soleil accablant, les hommes, femmes et enfants sont à pied d’œuvre à la carrière de Kombé en train de casser les pierres manuellement avec un pilon en fer et un marteau, outils utilisés pour faciliter le travail. Les hommes s’adonnent à casser les pierres extirpées à l’aide des engins. Les femmes quand- elles, transforment ces pierres en graviers et les enfants assurent le transport pour les rassembler dans un coin propice à la vente.

Un autre casseur de pierre en exercice depuis 1984 et père de famille explique que cette activité est non seulement pénible, mais constitue un danger pour les enfants. « Autrefois, ne pouvait accéder à ce site que les enfants de 18 ans, mais aujourd’hui même les enfants de 4 ans viennent travailler avec les parents. Ce n’est pas normal. Il faudra que les parents mettent à l’abri leurs enfants  » dit-il.

Il a par ailleurs martelé sur les méthodes archaïques utilisées dans cette carrière qui ne facilitent pas la tâche aux casseurs « avant les guerres, nous utilisions les explosifs pour gagner en temps et en énergie, mais actuellement ces explosifs ne sont autorisés qu’aux sociétés chinoises. Nous passons des heures et des heures à casser une pierre, c’est pénible », renchéri- t-il

Emmanuel un autre casseur de pierre depuis près de 15 ans fait savoir que la pratique de cette activité n’est pas favorable pendant la saison de pluie « nous profitons de la saison sèche pour casser assez de pierre parce que pendant la saison de pluie, nous assistons à la montée des eaux. Tout cet espace est envahi par les eaux, ce qui arrête quelque fois notre activité. C’est maintenant le moment de faire des petites économies pour investir ailleurs », révèle-t-il

Herman Bikouta qui a commencé à casser les pierres il y’a de cela 2 mois, témoigne qu’il ne tiendra pas longtemps dans ce métier « C’est un calvaire, dès que je totalise une somme donnée, je vais arrêter. Mais pour l’instant je dois travailler pour prendre soin de ma femme et mes 2 enfants », confie-t-il.