Sénat : le gouvernement interpellé sur la montée de la “justice populaire” au Congo

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La justice populaire des habitants de Brazzaville et de Pointe-Noire face aux violences des gangs Kulunas et des bébés noirs préoccupe le Sénat. Le gouvernement de la République a été interpellé à ce propos par les parlementaires ce vendredi 30 juin. 

Il s’est tenu ce vendredi 30 juin, à l’hémicycle du Sénat à Brazzaville, une séance plénière consacrée aux Questions orales au gouvernement avec débat, sous l’autorité du président de la Chambre haute du Parlement, Pierre Ngolo. 

Neuf membres du gouvernement au total ont répondu aux questions de huit sénateurs dont celle portant sur la répression populaire illégale du banditisme. En effet, face à la montée inquiétante de l’insécurité dans les deux grandes villes congolaises à savoir Brazzaville et Pointe-Noire, la population se fait justice elle-même, a fait le constat l’initiateur de la question, le sénateur Jim You Love. 

“On assiste désormais à deux formes de répression : la répression régalienne légale, et la répression populaire illégale. Question, Monsieur le Premier ministre, que préconise le gouvernement pour enrayer cette deuxième forme de répression ? ”, a-t-il interrogé. 

Répondant à la préoccupation des sénateurs, Anatole Collinet Makosso a condamné cette forme de représailles. 

“Nous ne pouvons pas laisser prospérer de telles actions, parce que ce serait donner la caution à l’arbitraire, les règlements de compte et autres travers dont chacun peut en être victime ne peuvent être encouragés par le gouvernement, et nul ne saurait se faire justice soi-même. C’est l’adage qu’il nous faut tous respecter. Déroger à ce principe, c’est l’Etat qui s’affaibli”, a déclaré le Premier ministre.

Face à cette situation, le Premier ministre s’est montré rassurant quant aux mesures prises par l’exécutif pour faire face à cette problématique de la violence et de ces crimes crapuleux que nous connaissons dans nos quartiers. 

“Face à cette agressivité, le gouvernement a mis en place une politique vigoureuse de rééducation et de réinsertion de nos jeunes. C’est à ce titre que dans le cadre d’une justice restaurative que nous avons pris l’option de réhabiliter les centres d’Aubeville et de Madingou”, a-t-il souligné. 

Il a ainsi annoncé l’ouverture imminente du centre de Madingou pour accueillir des jeunes en conflit avec la loi.

Ces derniers mois, plusieurs présumés malfrats étaient lynchés par la population en représailles à un crime présumé.