Retour des étudiants de Cuba : les violons ne s’accordent pas

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La bourse est la pomme de discorde entre les étudiants congolais à Cuba et la délégation du ministère des Finances, du Budget et du Portefeuille public qui a effectué le déplacement de la Havane pour payer deux trimestres d’arriérés, soit six mois. Les étudiants exigent le paiement de l’intégralité des arriérés qui font treize trimestres au total.

« Vis-à-vis des événements qui ont lieu aujourd’hui à la Havane et la note du décaissement de notre bourse qui a été falsifiée, le collectif des finalistes et étudiants de Cuba informe les agents payeurs et l’ensemble du corps diplomatique du refus catégorique de percevoir deux trimestres », souligne un communiqué attribué aux étudiants.

Ceux-ci, qui disent avoir été informés par des sources non révélées qu’ils devraient percevoir six trimestres de bourse et non six mois, veulent avoir des éclaircissements sur le dossier de la bourse avant de commencer le paiement. C’est ainsi que par les mêmes canaux de communication, ils ont adressé une lettre au ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille public.

Le Trésor public rassure les étudiants

Le deuxième Fondé de pouvoirs à la direction générale du Trésor, André Lema, a, à travers une attestation sur l’honneur signée le 7 septembre à Brazzaville, rassuré les étudiants que la délégation dépêchée par le gouvernement à Havane a pour mission de payer six mois de bourses. Il s’agit notamment du « 3e et 4e trimestre de 2019, soit un semestre à la Havane et les autres villes de Cuba. » 

Plus de 2000 médecins formés à Cuba

La République du Congo, dans le cadre du partenariat signé avec le gouvernement cubain, a envoyé 2091 bacheliers à Cuba en 2013, 2015 et 2016 pour une formation dans différents domaines de la santé. Pour le compte de la première vague, ils étaient environ 500 étudiants à avoir quitté le pays en 2013 pour le regagner six ou sept ans après leurs études. Partie du pays en octobre 2015, la deuxième quant à elle a été composée de 706 étudiants, dont 22 techniciens biomédicaux pour le compte du ministère de la Santé et de la Population et 35 au nom de la Force publique dans la perspective de la construction de l’hôpital des armées. En effet, les deux premières promotions avaient été sélectionnées par le ministère de la Santé et de la Population, sans une implication totale du ministère en charge de l’Enseignement supérieur.

Le plus grand contingent des étudiants congolais a été envoyé en janvier 2016. Il avait été composé de 862 jeunes sélectionnés par le ministère de la Santé, en collaboration avec celui de l’Enseignement supérieur pour aller passer sept années d’études en médecine et entretien des équipements sanitaires. « La formation sera payée par l’État congolais. La partie congolaise vous paiera mensuellement un trousseau (100 000 FCFA) qui vous permettra de gérer vos petits besoins. Vous avez les baccalauréats qu’il faut, mais vous devez avoir la volonté d’étudier dans ce secteur et la détermination de servir votre pays », déclarait François Ibovi, alors ministre de la Santé et de la Population, initiateur du projet.

En attendant l’arrivée imminente de la troisième promotion qui est estimée à environ 600 étudiants, au total, 720 médecins sont déjà rentrés au pays à ce jour. Ils sont actuellement en stage d’immersion et de consolidation des connaissances avant leur intégration à la Fonction publique.

Mais, certains d’entre eux n’ont pas pu achever leurs études pour diverses raisons.  L’objectif du gouvernement était d’atteindre plus de 3000 jeunes formés en médecine dans la perspective du fonctionnement des hôpitaux généraux en construction dans les chefs-lieux des douze départements du pays.