Liban: la population continue de souffrir d’une pénurie de carburant

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En attendant la fin redoutée des subventions au carburant, faute de devises suffisantes à la banque centrale, les Libanais continuent de faire la queue tous les jours aux stations-service. Contrebande vers la Syrie voisine, stockage opportuniste par les importateurs, une pénurie s’est installée avec de nombreuses stations fermées.

La scène est désormais quotidienne à Beyrouth : des files d’automobiles s’allongent sur des centaines de mètres en direction des stations-service.

« Cette crise du carburant nous affecte encore plus qu’avant, explique Mohamed, chauffeur de taxi. Je sors de chez moi et je ne sais pas s’il y aura de quoi faire le plein. L’autre jour, j’ai attendu trois heures et à l’arrivée, on m’a dit que les réservoirs étaient vides. Et moi, j’ai perdu ma journée. Être taxi en ce moment, c’est très difficile. »

Les Libanais soupçonnent que les pénuries de ces dernières semaines soient orchestrées par les importateurs, dans l’attente de la levée des subventions, possiblement fin juin. Dans les files, les esprits s’échauffent souvent : « Les gens ont peur les uns des autres. La faim finit par nous dévorer et personne ne s’occupe de nous », alerte Mohamed.

Conséquences dévastatrices

Plus bas dans la file d’attente, il n’est plus rare d’entendre les Libanais s’exprimer comme Pierre, un artisan du quartier d’Ashraffiyeh : « On était mieux sous la guerre. Le plein était cher, mais au moins, il y avait du carburant. »

Une hausse supplémentaire des prix du carburant aurait des conséquences dévastatrices, pas seulement pour la mobilité des personnes, mais aussi pour la fourniture électrique, déjà notoirement défaillante au Liban.