L’équipe sénatoriale actuelle tient sa dernière session, la 18ème ordinaire administrative, du 2 juin au 13 août 2023. Elus pour un mandat de six ans renouvelable, les vénérables sénateurs, tout au moins ceux qui veulent renouveler leurs mandats, vont devoir se présenter devant leurs électeurs. Les élections sénatoriales devant avoir lieu entre le 16 août et le 11 septembre, cette année. D’ici quelques jours ou semaines, le décret convoquant le corps électoral en vue des sénatoriales va sans doute être publié.
A l’ouverture de la 18ème session ordinaire administrative du sénat, le vendredi 2 juin dernier, Pierre Ngolo, le président de cette chambre, n’a pas fait mystère du rendez-vous électoral qui arrive à grands pas pour les sénateurs. «Forts de l’expérience accumulée et fidèles au serment du 12 septembre 2017, faisons de la dernière session ordinaire de la troisième législature, la session de la maturité accomplie», a-t-il déclaré pour conclure son discours d’ouverture de cette session.
Ainsi, la chambre haute du parlement doit être renouvelée cette année. Le corps électoral, composé de 1.154 électeurs,, uniquement les conseillers municipaux et départementaux, va devoir renouer avec l’isoloir. Le scrutin se déroulera en principe dans les sièges des conseils départementaux et municipaux. Le Congo compte dix conseils départementaux (Kouilou, Niari, Lékoumou, Bouenza, Pool, Plateaux, Cuvette, Cuvette-Ouest, Sangha et Likouala) et 16 communes dotées de conseils municipaux dont Brazzaville et Pointe-Noire, les deux plus grandes villes du pays. Les conseillers départementaux et municipaux vont élire les 72 sénateurs qui composeront la quatrième législature (2023-2029).
Avec ses 650 conseillers locaux, soit 56,32% de l’électorat, le P.c.t (Parti congolais du travail), premier parti de la majorité présidentielle en termes électoraux, est sûr de renouveler sa majorité au sénat où il compte actuellement 44 sénateurs. Mais, la concurrence entre candidats est rude au sein de ce parti où l’enjeu est au niveau de la validation des candidatures. Quels candidats seront retenus parmi les sénateurs sortants et les nouveaux candidats à la candidature?
Par ailleurs, les alliés du P.c.t, à savoir le Club 2002 Pur (Parti pour l’unité et la république), le M.c.d.d.i (Mouvement congolais pour la démocratie et le développement intégral), le R.c (Rassemblement citoyen), la D.r.d (Dynamique républicaine pour le développement), le R.d.p.s (Rassemblement pour la démocratie et le progrès social), le Mar (Mouvement action et renouveau), le Pulp (Parti pour l’unité, la liberté et le progrès), l’U.d.l.c (Union des démocrates et des libéraux congolais) et même les indépendants comptent sur lui, pour pouvoir retrouver leurs sièges au sénat.
A l’opposition, seuls deux partis disposent de sièges au sénat. Il s’agit de l’U.pa.d.s (Union panafricaine pour la démocratie sociale) qui a deux sénateurs et du P.r.l (Parti républicain libéral) qui a un sénateur. Le M.c.d.di avait vu son sénateur basculer à l’opposition, en devenant membre de l’U.d.h-Yuki (Union des démocrates humanistes) de feu Guy-Brice Parfait Kolélas. Peut-être que le parti d’Euloge Landry Kolélas va pouvoir reprendre son siège sénatorial dans le Département du Pool. Ces trois ou quatre partis peuvent prétendre conserver leurs sièges et peut-être même en conquérir d’autres. Tout dépend de leurs négociations avec le P.c.t qui dispose de la majorité de conseillers dans 24 conseils départementaux et municipaux sur les 26 qui existent. La deuxième force politique au sénat étant les indépendants, soit 11 sénateurs élus sous ce label.
Les élections sénatoriales sont, enfin, le grand rendez-vous politique de cette année, avant la présidentielle de mars 2026 à laquelle la candidature à sa propre succession, du Président de la République, Denis Sassou-Nguesso, a été déjà annoncée par son Premier ministre Anatole Collinet Makosso, à qui l’on n’hésite plus à attribuer la casquette de futur directeur de campagne. Mais, certains avancent aussi qu’un remaniement gouvernemental pourra intervenir, après les sénatoriales, surtout que certaines langues, à la majorité, donnent Pierre Ngolo partant de la tête du sénat, après son décrochage de la direction du P.c.t. Attendons de voir d’abord à quoi ces sénatoriales vont déboucher, entre le renouvellement des acteurs et leur continuité!