Jugée inéligible avec exécution provisoire ce lundi, dans le verdict du procès des assistants parlementaires du Rassemblement national, Marine Le Pen devrait être privée, pour l’heure, d’une quatrième candidature à la présidentielle.
25 prévenus dont Marine Le Pen étaient jugés, ainsi que le Rassemblement national, jugé comme personne morale.
Marine Le Pen et huit eurodéputés ont été reconnus coupables. Douze assistants parlementaires ont été déclarés coupables de recel. Le RN, jugé comme personne morale, a été déclaré coupable de complicité de recel.
La présidente du tribunal de Paris, reprenant les éléments du dossier ainsi que le réquisitoire du parquet dans le prononcé des peines, a démontré qu’il n’y avait pas de doutes sur l’existence d’un système pour opérer ces détournement, même s’il n’y a pas eu d’enrichissement personnel pour Marine le Pen.
Le préjudice est évalué à 4,1 millions d’euros, dont 2,9 millions pour détournement de fonds publics et 1,2 million pour la complicité de ce délit.
Une peine d’inéligibilité avec exécution immédiate a été prononcée à l’encontre de Marine Le Pen ainsi que ses coprévenus.
Assommée par cette peine qui la prive de candidature pour la prochaine élection présidentielle de 2027, Marine Le Pen, visage fermé, a quitté la salle d’audience en coup de vent puis s’est engouffrée dans sa voiture sans attendre le quantum de sa peine ainsi que la fin du prononcé du jugement.
Quant à sa peine définitive, Marine Le Pen a été condamnée à 4 ans de prison, dont deux avec sursis, 5 ans d’inéligibilité provisoire, donc à effet immédiat. Elle est aussi condamnée à une assignation à domicile sous surveillance électronique, pour les deux ans de prison ferme et 100.000 euros d’amende.
Rappelons que les peines de prison ferme prononcées ont toutes été commuées en port de bracelet électronique.
La peine d’inéligibilité immédiate rendue à l’encontre de la triple candidate à la présidentielle, propulse le jeune président du Rassemblement national Jordan Bardella dans la course à l’Elysée.

Coté réactions internationales, le chef du Kremlin Vladimir Poutine proche de Marine Le Pen, a regretté la décision du tribunal de Paris, qui a condamné Marine Le Pen a une peine d’inéligibilité de 5 ans.

Viktor Orban, Premier ministre hongrois a écrit « Je suis Marine » sur X.
« En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques », a indiqué le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de la leader du Rassemblement national.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville