Les funérailles du célèbre comédien emporté par la maladie, le 30 août dernier, sont organisées à Kinshasa. Il sera inhumé le 10 septembre à la Nécropole Entre terre et ciel après les derniers hommages qui lui seront rendus à la télévision nationale.
Selon le programme officiel des funérailles publié par la famille, la veillée mortuaire de Kuedi Mayimputu, alias M. Diallo, est prévue pour ce vendredi au Musée national. Ironie du sort, ce 9 septembre, le comédien aurait fêté son anniversaire. Né le 9 septembre 1946, il aurait totalisé 76 ans.
Comme il est de coutume depuis les mesures imposées après la crise sanitaire mondiale liée à la covid-19, une chapelle ardente sera dressée mais sans dépouille sur place, donc pas de recueillement autour du défunt. Seules des photos seront exposées pour le rappeler au bon souvenir de l’assistance qui passera la nuit dans l’enceinte du Musée en vue d’assister sa famille, compatir à sa douleur. La consolation de plusieurs, particulièrement ses proches et ses nombreux fans, c’est de savoir que l’exposition de la dépouille à l’esplanade de la Radio télévision nationale congolaise (RTNC) sera l’occasion de le voir une dernière fois et lui rendre les hommages qu’il mérite.
Un homme de haute culture
Affable, cordial avec la presse, il avait une bonhommie naturelle qui le rendait sympathique au premier abord. Le comédien s’exprimait dans un français impeccable. Il maniait avec aisance la langue de Shakespeare et était un homme de haute culture. Ce qui l’a conduit à mener une carrière plutôt riche en expériences. Son talent, il l’avait exercé aussi en tant que metteur en scène et dramaturge avec autant de brio. Il avait été un excellent comédien sur les planches. C’est donc un vrai trésor de la nation qui sera porté en terre ce 10 septembre. En cinquante-six ans de carrière, il s’est lancé dans le métier alors à peine âgé de 20 ans, il en a vu et accompli des choses. L’un de ses compagnons de première heure et de longue date, Ndungi Mabimbi, alias Masumu Debrindet, l’a témoigné dans une interview accordée il y a quelques jours à kinculture.com. En effet, à intervalles de quatre mois, ils ont tous deux intégré le fameux légendaire Groupe Salongo de la RTNC en 1976. L’ayant précédé, l’illustre disparu y a fait carrière depuis ses 20 ans jusqu’à sa mort.
Compté parmi les grands noms du théâtre populaire congolais, le mythique « Théâtre de chez nous ». Déjà à l’époque du Zaïre, il avait contribué au succès des feuilletons télévisés dont l’aura avait dépassé les frontières nationales. Inspirateurs du cinéma africain actuel, les feuilletons zaïrois avaient conquis le continent. Kuedi, lui, avait marqué les esprits des téléspectateurs à diverses occasions. Dans Muana Nsusu, l’œuvre la plus mémorable du Groupe Salongo et tout particulièrement dans Diallo contre Sans-souci où il campait à merveille le personnage d’un marabout ouest-africain. Ici, Masumu Debrindet a souligné au média susmentionné que le comédien avait été jusqu’à faire une immersion au sein de cette communauté pour mieux s’imprégner de leur culture. Le résultat obtenu lui a attiré une vive sympathie des Ouest-Africains établis à Kinshasa flattés par son interprétation. En effet, l’on a appris de son homologue qu’il ne se contentait pas d’imiter les Ouest-Africains comme plusieurs autres le font. « Il commençait par composer son personnage, il entrait en contact avec les Ouest-Africains pour connaître leurs habitudes, leur manière de parler, de s’habiller et leurs histoires », a indiqué Masumu.