Des téléphones portables au secours des Trésors publics africains

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En panne sèche de ressources financières, des pays africains « cherchent l’argent avec la torche », comme on dit en français camerounais. Des taxes fantaisistes et élevées risquent, malheureusement, de plomber l’accès aux tic(technologies de l’information et de la communication). Léger tour d’horizon au Cameroun, Côte d’ivoire et les 2 Congo.




33%, c’est le pourcentage de la taxe de douane imposable sur la valeur ad valorem de chaque téléphone et tablette, qu’un utilisateur qui se connecte pour la première fois au réseau d’un opérateur de téléphonie mobile au Cameroun( Mtn, Orange, Nextel ou Camtel) doit payer via son opérateur. Il n’en fallait pas plus pour que des associations des consommateurs et principaux acteurs du secteur montent au créneau pour dénoncer une décision qu’ils jugent « injuste et inopportune ». Une contestation d’autant plus pertinente que la valeur nominale d’un téléphone no name, vulgairement appelé en Chine « China mobile » ou des téléphones de second hand importés de Dubai ou du marché Dashato de Guangzhou, aura une valeur surfaite. Acculés, les autorités camerounaises ont dû suspendre l’entrée en vigueur de cette décision.




En Côte d’ivoire, sous la mouvante de la campagne présidentielle, les autorités de ce pays viennent également de reduire, pour une durée de 3 ans, la taxe sur les téléphones et tablettes. Elle passe désormais de 32 à 6,5%. Reste à définir un cadre réglementaire pour encadrer cette décision. Les deux Congo, par effet de vases communicants, ne sont pas en reste.

Brazzaville a imposé le payement de 2000 à tout importateur des ces terminaux électroniques(téléphone et tablette). Une décision qui s’ajoute déjà à celle du relèvement, de l’ordre de 3,5%, de la taxe sur les transactions et paiements opérés via Mobil money. Dans les 2 cas, ce sont les gagne petits qui subiront ce train de mesures qui visent, en ces temps d’austérité, à dénicher de nouvelles sources de financement au Congo. Faut-il noter qu’un téléphone no name importé de Chine, qui coûte 4000 FCFA à Brazzaville et Pointe-Noire, devrait également payer 2000 comme un iphone x ou 12 qui coûte des centaines de mille à la fnac des 2 principales villes congolaises. Injuste, non?




Kinshasa vient d’emboîter le pas à la rive droite. Les utilisateurs de téléphone de ces pays devraient désormais payer entre 1 et 7 dollars par téléphone et tablette au titre de la certification de leur(s) terminal ou terminaux électronique(s) auprès de l’autorité de régulation des postes et télécommunications( ARPT). Il s’agit de 1 dollar pour les appareils 2G et de 2 à 7 dollars pour les 3G, 4G et plus.

Tous comptes faits, cette tendance effrénée des pouvoirs publics à fiscaliser les terminaux qui concourent au développement de l’économie numérique, risque de reléguer l’Afrique dans les profondeurs du classement d’accès aux TIC.
Ce sera là encore un autre faux départ pris sur le développement du continent où des jeunes, très dynamiques, font montre d’une intelligence et d’un talent remarquables.

Source : Alphone Ndongo