Coupe du Congo : Où sont passés les deux cent millions disponibilisés par le Trésor Public ?

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Deux cent millions de francs CFA, telle est la coquète somme mise à la disposition du Ministère des Sports par le gouvernement, afin que les activités sportives et notamment les demi-finales et la finale de la coupe du Congo, soient organisées avec un faste à la hauteur de l’évènement, à savoir le 62ème anniversaire de l’indépendance du Congo et les équipes récompensées à juste titre. De cet argent, la Fécofoot n’a pas vu la couleur, encore moins les équipes. Cette entourloupe ne serait pas la première dont le Ministère des Sports se serait montré coupable.

Dix millions de francs CFA pour les Diables Noirs vainqueurs et cinq millions pour l’As Otohô seconde, telles sont les modiques sommes allouées aux deux finalistes de la Coupe du Congo, ce prestigieux trophée qui consacre sportivement les festivités organisées à l’occasion de la fête de l’indépendance du Congo.

De nombreux congolais, adeptes du sports ont d’ailleurs vu en ces insignifiantes sommes, une insulte à l’égard des équipes du dernier carré, car pour cette fête célébrée avec autant de faste et dont le défilé militaire a consisté aux déploiement d’une grosse logistique et donc des grands moyens, comment justifier que le sport n’a pu disposer que de la portion congrue, alors que sur la base d’un cahier de charge introduit par la fédération congolaise de football auprès du Ministère des Sports, 200 millions avaient été disponibilisés au niveau du trésor public.

Au regard de ce montant faramineux et compte tenu du montant alloué au vainqueur et au vaincu de la finale de la coupe du Congo, beaucoup se sont dits que le président de la Fecofoot Guy Mayolas s’en était mis plein les poches. Pourtant, rien de tout cela.

Comme nombre de congolais, le web-journal ‘’Les Échos du Congo-Brazzaville’’ s’était interrogé sur la modicité des montants mis à la disposition des deux finalistes.

Après enquête, au regard des éléments fiables et de sources concordantes, nous pouvons déduire qu’abandonnée par le Ministère des Sports, la fédération congolaise de football et son président ont « sauvé les meubles », en donnant aux deux équipes, une récompense, aussi symbolique soit-elle.

Les quinze millions, (dix millions pour Diables-Noirs et cinq millions pour Otohô) résulteraient d’une enveloppe de trente millions. Des fonds propres à la fédération, issues des royalties des annonceurs et autres publicistes.

L’État congolais, à travers lequel le Ministère des Sports, n’aurait rien apporté en termes de finances, pour congratuler les deux finalistes de cette rencontre pourtant placée sous le haut patronage du Premier Ministre.

Coté Ministère des Sports, il a été annoncé que l’argent n’avait pas été décaissé par le Trésor Public. Bizarre tout de même, pour un évènement programmé de nombreux mois à l’avance.

Bizarre, car du coté du Trésor, on affirme documents à l’appui, que « toutes les opérations liées aux dépenses du bordereau fête de l’indépendance ont été payées à titre exceptionnel, l’exercice comptable étant de court terme et à date échue.» Dire donc que l’argent aurait été décaissé. Pourtant, ni la fédération, ni les équipes, n’en ont vu la couleur. Où serait-il donc passé ?

Trainerait-il encore dans les caisses du Ministère des Sports ou aurait-il été affecté à d’autres chapitres connus du seul ministre des Sports? Notre enquête nous a également permis de découvrir qu’en matière d’argent, le ministère des Sports s’est toujours montré boulimique.

Lors des déplacements de l’équipe nationale par exemple, plutôt que de donner les moyens à la fédération et lui demander ensuite des comptes comme il en est le cas partout ailleurs, le ministère dépêche ses gestionnaires pour le payement des primes aux joueurs ou le règlement des menus dépenses.

Une gestion à la « Picsou », dont il faut dégager un reliquat à ramener au ministère. Tant pis, s’il y a des ratés. Et il en serait le cas dans toutes les disciplines.

Avec cette gestion hasardeuse, il y a de quoi se demander si le ministère des Sports ne serait lui-même pas le premier pourfendeur du sport congolais. Peut-être le Ministère des Sports se justifiera t-il. Mais, une fois encore, le mal est fait.