C’est confirmé: la France sera représentée aux 80 ans du Manifeste de Brazzaville par son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Un manifeste lancé par le général Charles de Gaulle un 27 octobre 1940 sur le sol congolais. Cette célébration sera une occasion pour se remémorer ces moments historiques qui ont changé le destin de la France.
Que ce manifeste ait été lancé à Brazzaville montre un lien fort entre le Congo Brazzaville et la France.
Pour la petite histoire…
Le 27 octobre 1940, en réaction à la rencontre de Montoire, le général Charles de Gaulle lance un Manifeste de Brazzaville, capitale de l’Afrique Équatoriale Française (AEF). Par ce discours sobre et vigoureux, il affirme son autorité et annonce la constitution d’un Conseil de Défense de l’Empire. Y figurent les principales personnalités qui l’ont déjà rejoint : le général Georges Catroux, l’amiral Muselier, le général Larminat, les gouverneurs Félix Éboué et Sautot, le colonel Philippe Leclerc de Hauteclocque, le médecin-général Sicé, le professeur René Cassin et le révérend-père Georges Thierry d’Argenlieu.
Pour Charles de Gaulle, ce séjour à Brazzaville est marqué aussi par la déclaration d’allégeance du général Georges Catroux, prestigieux militaire de 63 ans, général 5 étoiles, gouverneur général de l’Indochine en 1939. Démis de ses fonctions par le maréchal Pétain, il se rallie sans hésiter à la France Libre et se rend à Londres puis, sur ordre de Churchill, au Caire. D’aucuns le voient comme un rival possible de De Gaulle, simple général de brigade à titre provisoire (!), mais il va démentir ces supputations en retrouvant le chef de la France Libre à Brazzaville.
De Gaulle raconte la scène dans ses Mémoires de guerre avec une émotion non feinte : « Au repas, je levai mon verre en l’honneur de ce grand chef, à qui je portais, depuis toujours, une déférente amitié. Il répondit d’une façon très noble et très simple qu’il se plaçait sous ma direction. Eboué et tous les assistants connurent, non sans émotion, que, pour Catroux, de Gaulle était désormais, sorti de l’échelle des grades et investi d’un devoir qui ne se hiérarchisait pas. Nul ne se méprit sur le poids de l’exemple ainsi donné. »
Source: herodote.net