Analyser et comprendre la portée historique et géopolitique de Tshisekedi à Brazzaville

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La posture furibarde du Président de la RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO est d’autant légitime que son peuple souffre le martyr dans la partie est du pays, sur fond d’une lourde addition macabre, avec 10 millions de victimes.  » On ne doit pas se poignarder dans le dos » dit-il, s’adressant visiblement à ceux qui font encore office de ses « frères » Congo-Brazzavillois.

On ne peut se présenter pompeusement avec des habits neufs sous le couvert d’un prétendu défenseur de l’environnement et de la biodiversité, et dans le même temps signer des accords secrets et léonins avec un régime agresseur et bélliqueux qui détruit le Parc National de VIRUNGA à l’est de la RDC, celui-ci représentant le plus ancien Parc National d’Afrique pour avoir été crée en 1925 sur une superficie de 7900 km2. Ce Parc étant par ailleurs la zone la plus riche en biodiversité d’Afrique.

Félix TSHISEKEDI est légitimement fondé à s’interroger sur l’hypocrisie des frères africains, occurrence étant faite au régime de BRAZZAVILLE qui méprise les 10 millions de victimes à l’est de la RDC.

Tout soutien aux ennemis et agresseurs de la RDC contrarie et retarde le développement de l’Afrique, et plus particulièrement de sa partie centrale et orientale. Ce grand pays est notre avenir en tant que Congo-Brazzavillois. Son réveil, adossé sur ses 100 millions d’habitants, suscitera naturellement un effet d’entraînement et l’envol économique et commercial de toute l’Afrique. Une vraie chance, une opportunité hautement porteuse de création de richesses pour la sous-région d’Afrique Centrale.

Les élites qui soutiennent le regime de BRAZZAVILLE doivent puiser dans l’histoire afin d’apprécier les implications des événements de la RDC sur les bouleversements et les mutations géopolitiques à venir en Afrique. Ce pays est toujours l’hirondelle qui annonce leprintemps. Ceux qui animent les cercles de pouvoir à BRAZZAVILLE doivent replonger dans l’histoire des émeutes qui ebranlèrent LEOPOLDVILLE, au CONGO-BELGE, du 3 au 8 janvier 1959, et leurs implications sur l’accélération du processus de décolonisation de l’Afrique. Ces émeutes avaient traumatisé l’Occident à la faveur des images largement relayées par la presse internationale montrant des belges, dont des femmes et des enfants, traversant précipitamment le Fleuve Congo pour rejoindre BRAZZAVILLE afin d’échapper à la furia et à la colère des militants/fantassins de l’alliance des Bakongos (ABAKO) et des militants du Mouvement National Congolais (MNC) d’Emery Patrice LUMUMBA. Dans un discours à la nation, au bord des larmes, le visage défait, le Roi BAUDOIN, prononce pour la première fois le mot « INDÉPENDANCE » du CONGO-BELGE. Et, dans la foulée est convoquée la TABLE RONDE de BRUXELLES, laquelle posera les jalons de l’indépendance du CONGO-BELGE, devenu ce jour la RDC.

Comme dans un élan mystique, l’histoire aime à se répéter et à bégayer dans les mêmes territoires avec des acteurs et des contextes historiques différents, mais pour des raisons tantôt similaires. « L’histoire est l’atelier mystérieux de Dieu » écrivait d’ailleurs à juste titre le grand écrivain et dramaturge GOETHE.

Au regard du contexte géopolitique acutuel, il est difficile de s’affranchir de la tentation de prédire que les bouleversements à venir au CONGO-BRAZZAVILLE risquent de partir de la RDC. Cette posture ne relève plus d’une simple vue de l’esprit, mais des contingences qui se dessinent devant tous les contemporains. Comme qui dirait : « vous aviez été prevenus ».

Roger MVOULA MAYAMBA
Juriste