Pool : attaqués par les abeilles mystiques, les 1er agriculteurs Rwandais se replient à Brazzaville

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La première vague des agriculteurs Rwandais qui s’est rendu dans le département du Pool profiter des terres que le clan Sassou leur a cédé a dû rebrousser chemin vers Brazzaville contrainte par les attaques des abeilles pendant trois jours successifs. Cette cession des terres n’a jamais eu l’adhésion de ces populations du Sud pourtant des chevronnés travailleurs de la terre. Il semblerait que les populations locales ont choisi la voie du recours aux ancêtres pour garder leurs terres.

Les Tutsis rwandais vont apprendre vite et comprendre qu’on ne peut facilement monter sur le nez des populations du Pool malgré le soutien du clan Sassou. Il sied de rappeler que le département a été ravagé par la milice du clan Mbochis et les populations sont loin de l’oublier. Céder leurs terres aux rwandais est une forme d’humiliation de plus. Le Pool est le poumon économique de Brazzaville et son peuple travailleur.

Brazzaville et Kigali ont conclu en juillet 2023, à l’occasion d’une visite d’État du président Denis Sassou Nguesso à Kigali, une série d’accords, dont un portant sur la concession de 12 000 hectares de terres cultivables pendant 25 ans. Si les mouvanciers semblent soutenir cet accord sur l’exploitation des terres, les économistes et autres analystes se montrent sceptiques et le jugent plutôt défavorable au Congo.

L’analyste économique Alphonse Ndongo se montrait sceptique. Il était convaincu que ce partenariat profitera plus au Rwanda qu’au Congo. « À la fin, c’est le Rwanda qui gagne dans le cadre de l’accord de libre-échange. Ce sont justement des économies compétitives qui vont profiter de cette libre circulation des personnes, des biens et des services. Que gagne le Congo à la fin ? Parce que, il y aura le made in Congo, mais les ressources financières vont atterrir dans une banque à Kigali. Que gagnerait donc le Congo lorsqu’il s’agit de promouvoir cette agriculture industrielle et commerciale ? Absolument rien du tout », relèvait-t-il.

Alphonse Ndongo s’interrogeait sur les vraies raisons de s’ouvrir au Rwanda. « Le Rwanda est à mille lieues de chez nous. Il traverse toute la République démocratique du Congo pour venir prendre nos terres. Ça me parait quand même comme quelque chose qui est mal pensé ». Le Congo dispose de 10 à 12 millions d’hectares de terres arables dont moins de 5% sont exploités pour une agriculture vivrière.

Des ONGS congolaises dénoncaient une cession de territoire « anticonstitutionnelle ». Ces accords ne sont pas seulement contestés à Brazzaville. À Kinshasa, ils sont aussi mal perçus du fait qu’ils interviennent au moment où la RDC et le Rwanda ne s’attendent pas. Pour plusieurs analystes, le Rwanda cherche à encercler la RDC en acquérant des terres chez ses voisins.

Voulant joindre l’acte à la parole et accords, une première vagues des agriculteurs rwandais ont tenté de s’installer dans le département du Pool entre Kikembo et Kimbedi. Pendant trois jours, ils ont subi une attaque d’abeilles qui a provoqué leur repli sur Brazzaville.

Les rwandais ont compris par cette attaque que leur arrivée n’est pas la bienvenue et en cas d’entêtement, ça sera une lutte mystique avec les populations locales.