Académie française : Emmanuel Dongala reçoit le Grand Prix Hervé Deluen 2023

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Après la publication du palmarès de ses lauréats 2023 le 22 juin dernier, l’Académie française a procédé à la remise des Prix le 30 novembre. Pour l’ensemble de son œuvre, l’écrivain congolais, Emmanuel Dongala, s’est vu décerner le Grand Prix Hervé Deluen

À l’occasion de la séance annuelle des prix de l’Académie française, Emmanuel Dongala est venu recevoir le Grand Prix Hervé Deluen, à Paris.

Né en 1941 d’un père congolais et d’une mère centrafricaine, Emmanuel Dongala a quitté le Congo au moment de la guerre civile de 1997. Il a longtemps enseigné la chimie et la littérature à Bard College at Simon’s Rock, aux Etats- Unis. Il vit actuellement entre ce pays et la France. 

L’écrivain congolais est auteur de plusieurs romans dont la plupart sont des ouvrages imprimés et publiés par une maison d’édition en langue française. Parmi ceux-là, Photo de groupe au bord du fleuve ; Le Feu des origines ; La Sonate à Bridgetower et Johnny chien méchant (Le Serpent à plumes, 2002), roman adapté au cinéma par Jean-Stéphane Sauvaire sous le titre Johnny Mad Dog.

L’ensemble de son œuvre est distingué par l’Académie française qui, par son Grand-Prix créé en 2007, récompense « toute personne ou toute institution qui contribue efficacement à la défense et à la promotion du français comme langue internationale » et octroie au lauréat la somme de 25 000 €.

Discours sur le Grand Prix Hervé Deluen prononcé par Michel Zink

« On peut dire que la vie de cet écrivain de 82 ans fut frénétique. Né en République centrafricaine, Emmanuel Dongala a passé la majeure partie de sa vie au Congo où se déroule son premier roman Un fusil dans la main, un poème dans la poche, paru en 1973. En 1982, il publie Jazz et vin de palme, devenu depuis un classique de la littérature africaine. Mais en 1990, le Congo miné par des luttes fratricides bascule dans le chaos. Grâce à son ami Philippe Roth, il peut sortir du pays et trouve un poste universitaire. Il continue à écrire en français, dans une langue rapide et âpre, des romans rageurs qui décrivent minutieusement, comme Johnny chien méchant, la plongée en enfer de son pays. L’un de ses derniers romans, Photo de groupe au bord du fleuve, montre un groupe de femmes qui gagnent leur vie à casser des pierres pour un salaire de misère. M. Dongala peint ces univers étouffants avec un humour féroce. Pour avoir promené la langue française sur toutes les – 7 – routes d’un pays en crise, pour reprendre la belle formule de M. Dany Laferrière, Emmanuel Dongala mérite le Grand Prix Hervé Deluen ».