2023, année de la pluie… et du beau temps. Huit jours sur sept, Brazzaville aura été arrosée et ses habitants avec elle. Les anges ont décidé de nous pisser sur la tête mais on les aime bien quand-même. Entre deux sessions de cordes d’eau en liberté, Brazzaville jouit de spots de lumières absolument magnifiques qui font de la Tour Nabemba un joyau de reflets arc-en-ciel.
Il pleut à Brazza, c’est sûr, il pleut. Il pleut tout le temps, il pleut beaucoup ; même quand il ne pleut pas, il pleut en devenir. Brazzaville est mouillée, il y a des endroits, c’est sûr, où on ne met plus les pieds : les marchés domaniaux Keba na virage et Liputa na tolo.
A Brazzaville, il pleut tellement et les dégâts sont tellement sérieux que quand les cordes du ciel descendent, les taximen ont envie de s’arrêter, à cause de la chaussée beaucoup trop arrosée que cela en devient dangereux, sans parler de la visibilité, médiocre.
C’est sûr, à Brazza, il pleut beaucoup. C’est la saison, ou peut-être la raison des temps. Entre deux scenarii liquides et humides, l’atmosphère se réchauffe d’un beau soleil à la luminosité curieuse, exceptionnelle. Brazzaville se voit couverte de pastels attrayants, doux et poétiques ; on en oublierait tous ces cataclysmes.
Descendant à l’arrêt de la gare, si vous êtes en bus, et en prolongeant l’avenue William Guynet en direction de l’avenue Amilcar Cabral, vous la verrez, inratable et indétrônable, majestueuse et auréolée : la Tour Nabemba qui livre au soleil de 16 heures ses dernières gouttes argentées de pluie qu’il recueille une par une et en fait des prismes de lumière sacrée qui font de la Tour à ce moment-là un vrai symbole de résilience et de renaissance.
En effet, malgré la pluie et le beau temps ainsi que les drames que vit la capitale, la Tour Nabemba ne tombe pas, elle ne tremble pas ; traverse les saisons, élève ses enfants et promet de transmettre le flambeau à qui saura la regarder.