En Afrique les coups d’Etat ont évolué et sont devenus soft

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Les Textes de Camara Laye observent que les coups d’États en Afrique ont subi un progrès remarquable. Ils ne sont plus meurtriers comme c’était le cas dans les années 1960, 1970 et 1980 où l’ordre de mission était d’éliminer physiquement le président. À l’époque, il y avait deux options : soit le coup d’État réussissait et le président était déchiqueté par 1000 cartouches, pour s’assurer qu’aucune opération chirurgicale ne lui redonnerait la vie. Ou alors le coup échouait ; et là c’est le président qui se faisait le plaisir de déchiqueter les comploteurs et toutes leurs familles et même leurs chiens et leurs volailles.

Cette époque brutale semble être révolue. Aujourd’hui, les militaires Africains usent d’un procédé beaucoup plus sage et humain. Le président est saisi, filmé, légèrement bousculé au cas où il résiste, et conduit à un lieu de détention temporaire sûr, en attendant son exil vers un autre pays Africain qui veut bien l’accueillir.

Il y a une différence entre les deux époques en termes de légitimité du président et l’implication des forces exogènes. Dans le passé, les coups d’État étaient dictés et financés par les puissances coloniales pour éliminer un leader panafricain et installer une marionnette. Aujourd’hui, les coups semblent être des opérations pour dégager des marionnettes.

Les Textes de Camara Laye