Des informations contradictoires circulent au sujet de l’introduction dans la zone CEMAC des nouvelles coupures de billets et des nouvelles pièces d’argent. En plus des coupures usuelles de 500, 1000, 2000, 5000 et 10000 FCFA, l’Institution d’émission monétaire dans la sous-région devrait également mettre sur le marché, les coupures de 2500 et 25000 FCFA. Le Congo serait-il ce pays qui bloque tout ?
Que se passe-t-il réellement au sujet de la mise sur le marché monétaire de la sous-région, de nouvelles coupures de billets ? Depuis quelque temps, la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est au centre d’une actualité, d’aucuns estimant que le « blocage » actuel serait lié aux raisons politiques avec l’intention peu ou prou affirmée des pays d’Afrique de quitter la Zone Franc. Un choix loin de contenter la France qui ferait feu de tout bois pour le statu quo.
Ainsi, au-delà des nouveaux billets attendus, la Banque centrale en plus des pièces de 25, 50, 100 et 500 CFA susceptibles d’être reconduites, devrait également innover avec l’apparition d’une pièce de 250 FCFA, tandis que disparaîtraient de la circulation, les pièces de 5 et de 10 FCFA dont « on peut s’interroger sur la valeur monétaire au regard du contexte économique actuel ». En l’absence d’une communication officielle de l’Autorité monétaire sous régionale, difficile pour le moment de savoir où l’on en est avec le projet, si tant que « la Banque centrale apportera les précisions nécessaires et utiles lorsque les circonstances l’exigeront »,.
Certes, le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC), réuni respectivement le 04 juillet 2019 à Douala et le 02 octobre 2019 au siège de la Banque centrale à Yaoundé pour plancher entre autres sur la conjoncture économique et financière des États membres de la CEMAC, les perspectives de développement, la situation des réserves de change et sur le rapatriement des devises avait également confirmé l’injection de nouvelles coupures de banque et de nouvelles pièces pour répondre à la demande du marché. Mais aucune date n’avait été avancée.
Tout au plus, dans la résolution numéro sept, il était mentionné que « le Comité ministériel de l’UMAC a pris acte du lancement des travaux de conception d’une nouvelle gamme de billets la BEAC » de même qu’il « a d’ores et déjà engagé le gouvernement de la Banque à finaliser les travaux nécessaires à la création et à la mise en circulation progressive de cette nouvelle gamme, dans les meilleurs délais possibles ».
S’il est vrai qu’aucun chronogramme n’avait été arrêté rapporte des sources proches du dossier, tout laisse croire que les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) que sont le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad devraient déjà être alimentés en nouveaux billets de banque et en nouvelles pièces d’argent en remplacement des coupures officiellement mises en circulation depuis le 24 novembre 2003.
Jusqu’ici les changements de gamme de billets à la BEAC sont intervenus tous les 10 ans, plus précisément 1972, 1982, 1992 bien que la cuvée 2002 ait connu un glissement jusqu’en 2003. Depuis bientôt 20 ans, ces coupures sont en circulation, et pourraient être selon toute vraisemblance, remplacées dès l’année prochaine avec « très probablement la mise en circulation des nouveaux billets et pièces en 2022 ».
La première session annuelle du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BEAC tenue courant mars 2021 a recommandé à certains États dont le Congo de ne plus bloquer la mise en circulation de ces nouvelles coupures. Au Congo par exemple, les dignitaires ont demandé un temps pour sortir de leurs cachettes des milliards volés afin de ne pas les perdre le cas échéant. Toute une bande de voleurs qui freine la bonne marche de la zone Cemac.