L’intelligence artificielle gagne du terrain en Afrique

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Agriculture, traduction, éducation… Dans de nombreux domaines, l’intelligence artificielle s’implante de plus en plus en Afrique et cela sous bien des formes et dans bien des pays. Petit tour d’horizon au Maroc, au Sénégal et à Madagascar.

♦ Maroc : deux startup misent sur l’agritech

L’agriculture change, on la veut plus productive, plus durable et surtout plus efficace. Et l’intelligence artificielle peut être l’une des solutions à cela. En 2050 il faudra nourrir 9,2 milliards de personnes, les surfaces cultivables ne pourront augmenter que de 4%. Il faudra donc cultiver un peu plus mais surtout cultiver mieux. Et c’est cela que propose deux startup marocaines spécialisées dans l’agrotechnologie. Notre correspondante a rencontré deux startuppeurs marocains lors du GITEX Africa à Marrakech, le plus grand salon technologique du continent (31 mai au 2 juin).

Tout s’articule autour de la collecte de données. Manuellement, grâce à des objets connectés, comme des capteurs ou des sondes, ou encore via des informations satélitaires, les données sont ensuite analysées et mises à la disposition des agriculteurs.

Nabil Ayoub, chef de projet de la start up marocaine Agridata, il s’agit de permettre une meilleure gestion des exploitations agricoles : «l’agriculteur veut savoir en temps réel ce qui se passe dans sa ferme»

Nadia Ben Mahfoudh

♦ Sénégal : les jeunes diplômés du secteur tentés par l’expatriation

Le secteur suscite de plus en plus d’engouement auprès des étudiants. De nombreuses formations ont vu le jour, ces dernières années, à Dakar. Mais une fois diplômés, ces jeunes ne trouvent pas forcément de travail au pays. Les entreprises sénégalaises restent insuffisamment sensibilisées au potentiel que représente l’IA pour leur productivité et leur développement. Nombreux sont donc ceux qui vont chercher des opportunités professionnelles à l’étranger. Ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose pour le pays.

Ces personnes qui partent à l’étranger contribuent beaucoup au développement de l’IA au Sénégal. Ils accompagnent toutes ces formations, ils sont en contact direct avec les dernières technologies. Ce qui fait que rapidement les jeunes qui sont là aussi ont cette capacité-là. Ça n’empêche pas que toutes ces personnes-là pourraient revenir au Sénégal quand les entreprises seront prêtes.

Les jeunes diplômés de l’IA tentés par l’expatriation, pour mieux revenir la développer au Sénégal

Clémentine Pawlotsky

En 2020, le Sénégal s’est doté d’un super-calculateur, censé devenir le plus puissant d’Afrique subsaharienne. L’appareil n’est toutefois pas encore complètement opérationnel.

♦ Madagascar : les petites mains des services de sous-traitance

Derrière les services d’intelligence artificielle proposés par de nombreuses start-up françaises, des entreprises basées à Madagascar chargées d’entraîner des algorithmes… car pour fonctionner, ses intelligences artificielles doivent d’abord être nourries d’une énorme quantité d’informations. Des tâches fastidieuses sous-traitées dans la Grande Île, à laquelle plusieurs entreprises françaises font déjà appel pour ses services de sous-traitance de centres d’appels et de modérations de contenus numériques.

On travaille par groupe. On est 40 le matin, 40 l’après-midi et 40 la nuit. Les formateurs passent derrière nous. S’ils trouvent que tu prends trop de temps pour traiter une image simple, ils donnent un avertissement. Si ça arrive une deuxième fois, ils te renvoient directement. Quand on n’a pas terminé, par exemple, les 200 tâches qu’on devait faire dans la journée, on doit continuer. Et ça, ce n’est pas compté comme des heures supplémentaires.