Wagner au Mali: le silence des autorités de transition

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Au Mali, le feuilleton Wagner se poursuit. Depuis une dizaine de jours, les informations faisant état du déploiement de plusieurs centaines de soldats russes, assimilés par certaines sources à des combattants du groupe Wagner, se multiplient.

Les autorités maliennes s’en tiennent à leur position déjà maintes fois énoncée : aucun contrat n’a été signé avec le groupe privé Wagner. Mais que ce soit côté politique ou militaire, aucune déclaration officielle n’est intervenue sur les derniers développements.

Le dernier communiqué officiel de Bamako sur le sujet remonte au 24 décembre, il y a plus de deux semaines. « Regrettant » la déclaration commune de 15 pays occidentaux, le gouvernement malien de transition démentait l’arrivée dans le pays du groupe russe, exigeait des preuves indépendantes, et précisait que des « formateurs russes » étaient présents au Mali dans le cadre d’une coopération d’État à État.

Mais depuis, de nombreux témoignages locaux et des sources sécuritaires internationales font état d’une nette évolution : des Blancs en treillis n’appartenant à aucun des partenaires militaires du Mali officiellement déployés sur le terrain ont été signalés aux côtés des soldats maliens, notamment dans le Centre (Ségou, Djenné, Bandiagara, Tombouctou…).

Des sources internationales de haut niveau affirment que des mercenaires russes du groupe Wagner auraient même directement pris part à des combats contre la Katiba Macina, lundi dernier près de Bandiagara – ce qui n’est théoriquement pas le rôle d’un instructeur. Selon ces mêmes sources internationales, 300 à 350 hommes de Wagner auraient été déployés à l’intérieur du pays depuis une dizaine de jours.PUBLICITÉ

De nouveaux éléments de taille que ni l’armée malienne, ni le ministère de la Défense, ni la présidence, n’ont souhaité démentir ou confirmer. « Ce ne sont que les affabulations de gens de l’Occident, accepte de commenter de manière anonyme un important conseiller gouvernemental. Depuis le dernier communiqué du gouvernement, rien n’a bougé. Lorsque nous devrons nous adresser à l’opinion, nous le ferons. »