Scandale sous douanes au Congo

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Près de 3 milliards en 3 mois( voir notre publication du 19 janvier dernier), c’est la perte sèche subie par la douane dans une vaste opération de fraude dans laquelle pourraient être impliqués informaticiens du ministère et de la douane, agents de la Recette principale des douanes à Pointe-Noire, transitaires et importateurs.

Les transitaires sont convoqués à Brazzaville ce lundi 22 janvier à la direction générale des douanes et droits indirects pour des arrangements, notamment le paiement d’une petite transaction afin de reprendre le travail.
« Le problème ne sera pas réglé pour autant tant qu’on ne connaît pas le mode opératoire de ces escrocs à col blanc », fait constater un proche du dossier.

Le nœud du problème ne se situerait-il pas au niveau de l’informatique et des habilitations qui sont gérées par la DSI( Direction du Système d’Information) du ministère des finances? Il va falloir également disposer d’une une parfaite connaissance du système douanier SYDONIA.

En recoupant et en analysant, « il est établi que trois actions ont été nécessaires pour cette fraude », confie notre source. Il faut donc mener une enquête approfondie sur les différents process:


Emission de la déclaration auprès des maisons de transit et la liquidation des droits et taxes de douane ; Le paiement fictif au GUP(Guichet unique de paiement) domicilié auprès de la Banque Postale du Congo et la génération des fausses quittances validées à la Recette des douanes du port autonome de Pointe-Noire. N’eûssent été la vigilance et le professionnalisme de la Banque Postale du Congo, qui avait tendu un guet-apens aux fraudeurs après qu’elle a constaté un premier écart de plus d’un milliard depuis le mois de septembre entre les montants encaissés et les déclarations, cette fraude aurait été érigée en système établi.

Y aurait-il, comme pour brouiller les pistes, un effacement des déclarations concernées dans le système SYDONIA de la douane aussitôt que l’enquête judiciaire a été déclenchée? Si oui, il s’agit donc d’un réseau sophistiqué qu’il faut démanteler.

Dans ce cas, les informaticiens de la DSI du ministère, des douaniers, des agents du trésor à la Recette principale des douanes, des transitaires, des importateurs et plusieurs intermédiaires appelés « passeurs en douane » devraient faire l’objet d’une enquête approfondie.
La clé pour mettre un terme à cette fraude est de découvrir le mode opératoire et non d’infliger des amendes pour noyer le problème.


A. Ndongo, journaliste économique et financier.