Pénurie de carburant : le marché noir a fait bondir les prix

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Le Congo vit au rythme de pénurie de carburant à la pompe depuis plusieurs mois. Mais sur les trottoirs, notamment à Brazzaville, les vendeurs informels appelés « Kadhafi » proposent le litre d’essence entre 1300 et 2000 F CFA, contre 775 F CFA à la station-service.

La vente du carburant sur le marché noir est devenue la norme depuis quelque temps, autour des stations-service, sur les artères et dans les quartiers. Les longues files d’attente formées devant les stations-service obligent certains chauffeurs de taxis et bus, y compris les motos-taxis, à se tourner vers les vendeurs informels. Ce commerce rentable attire de plus en plus de visages féminins qui s’illustrent aux côtés de groupes d’hommes.

D’après de nombreux témoignages, le carburant vendu sur le marché noir est en partie importé de Kinshasa. Ces produits de contrebande seraient de moins bonne qualité que ceux vendus dans les stations-service. Ces commerçants s’approvisionnent en RD Congo, dans des circuits non maîtrisés, avant de venir les mettre sur le marché local. « Je viens d’acheter 4 litres à 5200 F CFA, soit 1300 F CFA/litre. Ces Kadhafi nous aident faute de carburant à la pompe », a témoigné Stevy à bord de sa voiture personnelle.

Les pompistes sont également pointés du doigt pour avoir alimenté le marché noir, en étant de mèche avec les Kadhafi. Ils préfèrent livrer à ces trafiquants en échange de 2000 à 3000 FCFA sur chaque bidon de 25 litres, au grand dam des automobilistes. Ce trafic illicite se déroule souvent les soirs, déplorent les conducteurs visiblement désabusés par les pompistes véreux.

Signalons que la pénurie persistante de carburant à la pompe a entraîné la crise de transport en commun dans la capitale Brazzaville. Les arrêts de bus sont bondés de monde, surtout aux heures de pointe, attendant impatiemment de trouver un moyen de transport. Le phénomène de demi-terrain longtemps décrié par les usagers des bus reprend de plus belle, tandis que les chauffeurs de taxis spéculent sur les courses.     

Depuis la suppression des subventions au carburant, les prix à la pompe ont augmenté de plus de 25%. Le prix du super carburant est passé de 625 à 775 FCFA le litre, alors que le gasoil est vendu à 625 F contre 500F auparavant.