L’opposant ougandais Bobi Wine a annoncé jeudi son intention de saisir la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter sur des meurtres, actes de torture et autres abus commis dans son pays.
Robert Kyagulanyi, de son vrai nom, 38 ans, est le principal adversaire du président sortant Yoweri Museveni, 76 ans, à la présidentielle du 14 janvier prochain. Il est très apprécié par la jeunesse ougandaise, mais sa popularité lui a souvent attiré d’ennuis avec le pouvoir.
Le chanteur populaire, devenu député en 2017, se dit être harcelé par la police à chacun de ses déplacements, même pendant la période électorale qui est en cours.
Plusieurs fois, il a été arrêté et libéré, parfois assigné à résidence. Sa dernière arrestation qui remonte à mi-novembre avait provoqué de violents affrontements entre ses partisans et la police, soldés par une cinquantaine de morts en une journée. Ces personnes étaient abattues par les forces de l’ordre qui avaient tiré à balles réelles sur la foule.
Alors qu’il envisage de porter plainte contre le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1986, Bobi Wine dit espérer que la CPI « le rappellera à l’ordre ».
En effet, cette juridiction internationale a rejeté le mois dernier une demande d’ouverture d’enquête sur la mort de quelque 150 personnes qui seraient tuées par la police ougandaise en novembre 2016 dans la région de Kasese. La CPI avait justifié son refus par le fait que la demande ne répondait pas aux critères définissant un crime contre l’humanité.
La plainte de l’opposant s’étend également à neuf hauts responsables de la sécurité qu’il accuse de s’en prendre non seulement à sa personne mais aussi à ses partisans.
Bobi Wine a regretté par ailleurs le fait que « la communauté internationale n’a pas fait assez pour aider le peuple ougandais ».