Liban: la Banque centrale lève les subventions sur le carburant, émeutes à Tripoli

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La Banque du Liban a annoncé mercredi en milieu de soirée qu’elle cesserait de subventionner, à partir du jeudi 12 août, l’importation de carburant au taux du dollar officiel, une mesure qui risque de provoquer une flambée des prix. La nouvelle a provoqué des émeutes nocturnes dans la ville de Tripoli où sept personnes au moins ont été blessées, selon la Croix-Rouge libanaise.

La décision tant redoutée de la Banque centrale enfonce les Libanais dans une situation de crise ingérable.

La levée des subventions va multiplier par cinq les prix des carburants. Les 20 litres d’essence coûteront 330 000 livres, presque 50% du salaire minimum, qui vaut 30 dollars.

La hausse du prix du mazout aura, quant à elle, un impact direct sur les prix des transports, des denrées de base, des produits alimentaires et des services de santé, qui ont déjà considérablement augmenté depuis le début de la crise, en octobre 2019.

Gebran Bassil accuse Riad Salamé

Des groupes de manifestants sont descendus dans les rues de Tripoli dans le nord du Liban pour exprimer leur colère. Ils ont intercepté des camions-citernes dans l’intention de saisir leurs cargaisons et des émeutes ont éclaté lorsque l’armée a tenté de les en empêcher.

De violents affrontements se sont produits entre des manifestants et des militaires qui tentaient de les disperser. L’armée s’est déployée massivement dans cette ville frondeuse, l’une des plus pauvres du Liban.

Le député Gebran Bassil, gendre du président Michel Aoun et chef du plus important bloc parlementaire chrétien, a qualifié de « crime » la décision du gouverneur de la Banque centrale de lever les subventions. Selon lui, Riad Salamé veut « faire exploser » le Liban à un moment où la formation d’un nouveau gouvernement était proche.