Les souffrances de l’État Congolais

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L’État Congolais qui a du mal à s’assainir est l’objet d’une utilisation partisane, sauvage par tous les gouvernements qui se sont succédé. L’image de faiblesse aiguë qui le caractérise est une voie importante pour toutes les transactions négatives. A chaque fois on annonce des réformes sans vraiment les réaliser, et cela pousse à croire que peu d’amour est dédié à l’État.

Dans son duo avec Nyboma,Pepe Kalle chantait « Na yebi olingaka nga té mwana mama…na yebi olingaka mbongo na nga mpo o déndéla basusu »…L’État Congolais ne manque pas de raison pour justifier le peu d’amour que lui portent les Congolais. On se sert plus de lui qu’autre chose, le laissant dans un état de délabrement inexplicable.

Toujours victime des luttes politiciennes l’État a du mal à trouver ses repères et se confond entre la gabegie des uns et les prétentions des autres. Juste après l’accession à l’indépendance en 1960 du Congo, il est à la merci de Fulbert Youlou qui tente d’imposer son idéologie. Trois ans après c’est Alphonse Massamba Debat qui lui fait avaler la pilule du socialisme bantou, qui bon gré malgré l’ordonne un peu.

Des cadres compétents sont nommés et précipitent l’industrialisation du pays, au plaisir des citoyens congolais qui à ce moment ignorent totalement les effets négatifs du chômage et de facto de la corruption et de l’enrichissement illicite au détriment de l’État.

Ces années font de l’État la fierté nationale où tout congolais est habité par ce désir de le servir. Mais souvent le bonheur du peuple entraîne des idées obscures chez certains hommes politiques, qui font primer leur égoïsme par dessus tout.

Les assassinats deviennent le quotidien des congolais et l’État assiste impuissant aux luttes partisanes des politiques, qui à ce moment perdent les valeurs patriotiques et, plongent le pays dans une situation turbulente.

Marien Ngouabi qui met fin au règne de Massamba Debat, estime-lui que l’État Congolais devrait changer de cap, et l’aligne dans le cercle communisme. Il crée le Parti Etat en 1969.Le chemin de la politisation de l’État est donc ouvert.

Après une cure d’austérité imposée par Yhombi Opango de 1977 à 1979, Denis Sassou Nguesso I qui vient d’accéder au pouvoir lui imprime son rythme. L’État devient donc le plus gros employeur national. On assiste au phénomène des « yaka noki noki » qui étouffe la fonction publique avec des travailleurs incompétents ne servant presque à rien si ce n’est qu’à la sucer. Le temps passe encore et Pascal Lissouba ne sut moderniser l’État à l’instar de Sassou II.

Dans un éditorial Jean-Paul Pigasse n’y va pas par quatre chemins pour dire tout le bien qu’il pensait de Kolelas fils. Même s’il ne le nommait pas, nous avons tous compris qui est visé. Ministre de la fonction publique et de la réforme de l’État d’alors, Kolelas ne réforme rien du tout, et surtout pas « les procédures complexes » dans lesquelles sont« englués » les fonctionnaires « paralysés par des conditions de travail difficiles », écrit Pigasse dans son journal daté du jeudi 14 février 2013.

 Tout bouge dans la société congolaise, observe-t-il avec la finesse qu’on lui connaît, sauf l’État, c’est-à-dire la fonction publique malgré l’argent qui y est déversé.

La faute à qui ? A « l’absence évidente de mobilisation du haut en bas de l’échelle administrative. » Dit autrement, le ministre de tutelle se la coule douce. Il ne fout rien pour mettre ses troupes au travail alors que le pays désespère de le voir plonger les mains dans le cambouis.

Il n’y a qu’à regarder ces administrations sinistrées que sont l’éducation nationale et la santé pour s’en convaincre. Une pierre dans le jardin des dits ministres qui, au passage et mine de rien, en prennent aussi pour leur grade.

Si je peux rassurer l’héritier en perdition, et sauf erreur de ma part, il ne se passera rien avant fin 2024, date du début du énième mandat de l’Homme des masses. Si Sassou devait suivre les coups de gueule de Pigasse, c’est tout son gouvernement qu’il devrait virer.

Cette réflexion montre à tel point nos ministres se soucient plus d’autre chose que d’apporter un peu de l’ordre à l’état que nous savons tous « faible ».La gestion opaque d’une nation est souvent l’objet de tensions entre ses fils. Le Congo est un pays qui a tout, mais où rien ne marche. En invoquant nos ancêtres, il serait peut être utile que le pardon soit au cœur de nos préoccupations, à cause du sang versé des Congolais depuis notre indépendance (trop d’assassinats au Congo)

Le pays est toujours « otage » des contentieux entre certains hommes politiques, et il n’est pas d’oublier que l’échec de Lissouba était aussi dû à son conflit avec Noumazalaye, Ndalla Graille et Cie. La disparation de cette vielle classe politique s’impose pour redonner espoir à la nation. Cette nation qui voit comment des fils de paysans deviennent milliardaires sur son dos sans la moindre inquiétude et remords.

Des malhonnêtes qui touchent plusieurs salaires de l’état sont vénérés comme des vaillants, les terrains de l’État sont occupés de force, et chaque jour l’État est affaibli par ceux qui ont le devoir de l’assainir et le rendre fort