Les boulangers interpellés sur le prix et le grammage du pain

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Le ministre d’Etat, ministre du Commerce, des Approvisionnements et de la Consommation, Claude Alphonse N’Silou, au cours d’une séance de travail le 23 mars à Brazzaville, a invité les boulangers au strict respect de la circulaire relative au prix et au grammage du pain sur toute l’étendue du territoire national.

Face aux boulangers, minotiers et représentants des consommateurs, le ministre d’Etat s’est voulu rassurant quant à l’application des mesures mises en œuvre par le gouvernement. « Ne trichez pas le peuple, je serai intraitable. Les boulangers ont commencé à diminuer le grammage, il faut appliquer ce qui est dans la circulaire. J’ai donné des instructions à mes collaborateurs qui vont passer dans chaque boulangerie et celui qui va s’amuser pour aller au-delà rencontrera la rigueur de la loi », a mis en garde Claude Alphonse N’Silou, après avoir reçu les doléances des producteurs du pain.

Selon lui, ceux qui seront surpris verront leurs boulangeries être fermées définitivement. Il a également souligné la nécessité de relancer les mesures de contrôle pour que le prix de la farine ne puisse pas être augmenté abusivement.

En effet, les boulangers ont soumis au ministre d’Etat leurs doléances portant, entre autres, sur la suspension des nouvelles implantations de boulangeries tout en respectant la distance de 500 m ; la lutte contre la spéculation des prix de la farine sur le marché ; ainsi que la suspension des contrôles abusifs par les différents services (parafiscalité). Les minotiers ont, quant à eux, promis de faire baisser le prix de la farine afin de permettre au pain de retrouver ses normes habituelles.

Saluant l’initiative du gouvernement qu’ils souhaitent pérenne, les représentants des consommateurs ont interpellé les pouvoirs publics sur la nécessité de protéger les consommateurs à travers une loi. C’est le cas de Dieudonné Moussala qui a regretté le fait que les consommateurs paient souvent le prix de la parafiscalité imposée par certaines administrations publiques aux boulangers.

Répondant aux doléances des boulangers, le ministre Claude Alphonse N’Silou, qui est préoccupé par le climat des affaires en République du Congo, entend tout mettre en œuvre pour améliorer les conditions de travail des fabricants du pain. Prévoyant des évaluations périodiques, il a demandé deux mois pour l’examen de ces doléances. « Je vais me battre pour vous accorder ce qui est raisonnable, mais respectez la réglementation en vigueur. Les boulangers sont autorisés à importer la farine », a-t-il rappelé.

Le ministre a, par ailleurs, annoncé la mise en place sous peu d’une brigade de fraude. Une fois installée, cette brigade passera, a-t-il expliqué, dans chaque commerce pour vérifier le nombre de Congolais y exerçant. « Le commerce est un secteur pourvoyeur d’emplois. Il y a beaucoup de jeunes congolais qui sont sans emplois », a conclu Claude Alphonse N’Silou.

Boulanger et membre du syndicat, Mohamed Mahmoud pense que cette séance de travail valait bien la peine. D’après lui, les boulangers ont beaucoup de problèmes à la différence des minotiers qui ont reçu leur subvention dans le cadre du plan de résilience. « Nous sommes vraiment rassurés. Les minotiers nous ont promis la diminution du prix de la farine au niveau mondial, ce qui entraînera également une baisse au Congo. C’est une bonne nouvelle et nous sommes très contents pour cela. Nous remercions également le ministre d’Etat qui nous a rappelé les termes de la circulaire qu’il avait prise. Nous veillons sur la qualité du pain, mais il y a d’autres boulangeries qui ne veulent pas respecter la loi. Que le gouvernement les sanctionne. Les boulangers n’ont rien eu, le ministre nous a promis beaucoup de choses. La baisse du prix de la farine va améliorer la situation parce qu’en ce moment nous souffrons », espère-t-il.