Le patron des finances, Jean Baptiste Ondaye annonce les couleurs

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La première communication du nouvel argentier congolais laisse transparaître deux aspects qui ont retenu notre attention:

l’amélioration de la qualité de la dépense publique, conformément aux recommandations des institutions de Bretton Woods, et la mobilisation des ressources.

la qualité de la dépense publique pourrait constituer le premier chantier du ministre de l’économie et des finances. Faut-il noter que l’une des faiblesses des finances publiques congolaises reste trop souvent les dérapages budgetaires: les ressources captées ne sont pas souvent affectées aux dépenses prioritaires budgetisées. Elles sont généralement absorbées par des séminaires, symposiums, missions pour rien des cadres à l’extérieur et intérieur du pays, avec, au finish, des résultats très mitigés… Avec l’appui du Chef, Ondaye devra s’attaquer frontalement à plusieurs sangsues qui écument l’ administration publique congolaise.

En ce qui concerne la mobilisation des ressources financières,

il pourrait mettre un accent particulier sur les menues recettes générées par des services publics, comme la police, gendarmerie, tribunal, commerce, Émi-immigration, tourisme, économie forestière, chancelleries diplomatique congolaises (à l’étranger),… Trop de rétentions de menues recettes publiques par chaque ministère ou administration publique, par le biais de l’ouverture des comptes dans des banques privées, en lieu et place du Trésor public, unique Caisse publique, constituent un détournement. Pis encore, certains ministres se font établir des cartes monétiques auprès de ces banques pour effectuer des opérations de retrait au niveau des DAB. Une pratique irrégulière à bannir!

La mobilisation des recettes publiques doit s’appuyer sur l’interconnexion des régies financières tant de l’extérieur, intérieur et de Brazzaville, pour avoir une meilleure visibilité actualisée en termes d’entrées de fonds à la direction générale du trésor.

L’expertise technique de l’Arpce, Asci(ex-OCI) pourrait, à cet effet, être mise à contribution.

L’autre grand chantier doit être les réformes des finances publiques, un important dossier sur lequel le Congo a pris un énorme retard à comparer aux autres pays africains. La date du 1er janvier 2024 fixée au Congo par la Banque Mondiale et le FMI paraît illusoire, au regard des 12 travaux d’Hercule à entreprendre. Au moment où la courbe des cours du brut sur le marché international décroît, la mobilisation des ressources hors pétrole doit être boostée. Surtout que la crise Russie-Ukraine est loin d’avoir livrée l’amplitude de ses dégâts collatéraux.

A. Ndongo, journaliste économique et financier