Le non repos des chauffeurs de bus et taxis

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Plusieurs incidents malheureux dûs à la fatigue des conducteurs sont déplorés sur les routes Brazzavilloises. L’angoisse d’honorer la volonté du propriétaire du véhicule qui n’attend que la recette journalière empêche aux conducteurs de prendre des heures de repos.

C’est à 4h, voir même 5h du matin que les chauffeurs de bus et taxis commencent leur journée de travail qui prend fin entre 20h et 21h 30 pour certains et au delà pour les autres. Pendant plus de 15h de travail, l’obsession est de réunir les 35000frs pour les bus Hiace, 60000frs pour les bus Coaster et 15000frs pour les taxis.

Travaillant sans contrat aucun, donc exposés à tous les risques, ces chauffeurs qui traversent la ville de Brazzaville du nord au sud manquent généralement de civisme routier, ignorant totalement qu’ils sont responsables des vies de leurs clients. D’ailleurs, pour eux, les clients ne valent rien et doivent subir leur folie au volant avec cette perception de se croire immunisés et maîtres de la route. De vrais kamikazes qui malheureusement traînent les vies des usagers du transport urbain.

L’une des raisons de leur irresponsabilité au volant, est l’esprit d’impunité qui hante leurs esprits. La majorité de ces bus appartiennent aux barons du pouvoir qui profitent du désordre qui prévaut dans l’administration pour bénéficier de l’impunité. Car, aucun policier si fort et juste soit il ne peut verbaliser le chauffeur d’une autorité, moins encore saisir son bus.

Le manque de formation ajouté à la nécessité de préserver son gagne pain rendent aveugle ces chauffeurs qui ne soucient pas du tout de leur conditions de travail. Ils travaillent comme des esclaves, sans repos pendant 15 heures, alors qu’il est recommandé à un chauffeur le repos chaque 200 km, donc 3 heures de conduite. Ici, ce n’est pas du tout le cas, en outre des aspects cités plus haut, les chauffeurs de ces bus souffrent d’un complexe de supériorité au volant qui semble t-il leur procure une joie immense.

Et, il n’est pas rare de les voir vers midi, somnoler au volant, s’irriter, entrant même en dispute avec les clients pour un rien. D’autres, plus inciviques, pour ne pas somnoler conduisent avec une bouteille de bière et se foutent bien de ce que les clients peuvent sentir et dire. Incroyable quand des gens méconnaissent ceux qui font qu’ils puissent avoir une recette ! C’est l’effet de la jungle Congolaise où chacun vient faire valoir ses réseaux d’influence. Alors que le plus important aurait été pour ces chauffeurs d’exigé à leurs patrons des heures de repos.