Le Nigeria lance un Conseil pour l’éradication du paludisme en 2030

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Le chef de l’État nigérian, Muhammadu Buhari, a lancé à Abuja une une initiative dont l’objectif est d’en finir avec le paludisme d’ici la fin de la décennie.

Le Nigeria End Malaria Council (NEMC, Conseil d’éradication du paludisme), a vu le jour le 16 août 2022 au palais présidentiel d’Abuja en présence de l’hôte des lieux, Muhammadu Buhari, et de plusieurs personnalités du monde politique et des affaires.

Parmi ces dernières figurait notamment Aliko Dangoté, désigné président du Conseil par le chef de l’État nigérian, qui justifie ce choix par les nombreuses implications de l’homme d’affaires dans des causes sanitaires sur le continent. L’homme le plus riche d’Afrique dirige ainsi ce Conseil, qui comprend quinze autres membres, et dont la mission est d’œuvrer à l’éradication du paludisme d’ici 2030, conformément à l’objectif de l’Union africaine.

Fléau endémique

Le paludisme, causé par la piqûre d’un moustique porteur du plasmodium – groupe de parasites responsables de la maladie – est endémique sur le continent africain, particulièrement dans la région subsaharienne. Six pays y concentrent 55% des cas de toute la planète, selon le rapport 2021 de l’OMS.

En tête des pays les plus touchés, le Nigeria représentait 26,8% des malades en 2020. Le pays enregistre également le plus grand taux de mortalité avec 31,9%. Soit plus du double de celui de la République démocratique du Congo (13,2%), seconde nation la plus affectée par cette maladie face à laquelle les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont très vulnérables.

Ces chiffres, en augmentation par rapport aux précédentes données de l’OMS, témoignent du défi constant que pose le paludisme sur le continent africain.

Impulser la mobilisation

Selon le président Buhari, le Conseil devra aider l’État nigérian principalement en termes de mobilisation des ressources nécessaires pour vaincre la maladie.

Le chef de l’Etat nigérian estime à 1,89 milliard de nairas les fonds nécessaires pour faire baisser, dans un premier temps, le taux de prévalence à 10% au cours des quatre prochaines années, conformément au Plan national anti-malaria 2021-2025.

« Cela fait écho à mon rôle actuel d’ambassadeur du Nigeria pour la lutte contre le paludisme et au travail de ma Fondation pour la mobilisation du secteur privé contre la maladie en Afrique », a déclaré Aliko Dangote.

L’initiative nigériane arrive moins d’un an après que l’OMS a officiellement recommandé l’utilisation généralisée du vaccin antipaludique RTS,S chez les enfants en Afrique subsaharienne et dans d’autres régions du monde. Faite en octobre 2021, cette recommandation historique de l’OMS se fonde sur les résultats d’un programme pilote qui a touché plus de 800.000 enfants et qui a démarré depuis 2019 au Ghana, au Kenya et au Malawi.