L’affaire Obiang: l’arbre qui cache la forêt

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La justice française a condamné le vice-président de la Guinée Equatoriale, Teodorin Obiang pour blanchiment d’abus de biens sociaux. Ce cas n’est pas le seul sur le continent.

Tout a commencé il y a 14 ans. En 2007, Antoine Dulin et Jean Merckaert publient un rapport intitulé  » Biens mal acquis… profite trop souvent  » pour le compte du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD).

C’est le premier rapport du genre qui met en exergue toutes les dynamiques d’opacité financière facilitées par les intermédiaires que sont les avocats ou encore les banques. Antoine Dulin, co-auteur du rapport, insiste sur le fait qu’à ce jour, il reste des enquêtes en cours.  » Il y avait bien 33 pays qui étaient mis en exergue et pas seulement le cas de la Guinée Equatoriale. Il y aujourd’hui une quinzaine d’enquêtes en cours sur les biens mal acquis en France, notamment issus du rapport CCFD-Terre solidaire et pas seulement en Afrique noire mais aussi dans les pays arabes ou du Moyen-Orient. Sur les autres pays d’Afrique subsaharienne, on pense notamment au cas d’Omar Bongo (au Gabon) et de son clan, au cas de Sassou Nguesso (au Congo) qui sont deux enquêtes qui sont actuellement en cours en France. « 

Il est bon de rappeler, que le Parlement français a adopté la semaine dernière la création d’un mécanisme de restitution aux populations des biens mal acquis par des dirigeants étrangers. La Guinée Equatoriale sera le premier pays à en bénéficier.

Transparence, redevabilité et inclusivité

Une décision que salue Sara Brimbeuf de l’ONG Transparency International qui insiste cependant sur des garanties en matière de transparence de ce mécanisme de restitution aux populations. «  150 millions dans l’affaire Theodorin Obiang c’est une somme qui est assez considérable, cela peut être des centaines de million dans d’autres affaires. La première étape a été posée, il va falloir avoir des modalités plus techniques, des modalités budgétaires, des modalités qui vont traduire ces grands principes «  renseigne la responsable du plaidoyer  »flux financiers illicites » chez Transparency international et d’ajouter «  il faudra par exemple s’assurer que les projets financés par les avoirs restitués seront financés de manière transparente, qu’il y aura également de la redevabilité, c’est à dire que les autorités, qu’elles soient françaises ou du pays d’origine, devront rendre des comptes. »Désolé, la vidéo n’a pas pu se charger

«Il faudra s’assurer que les projets financés par les avoirs restitués seront financés de manière transparente »( Sara Brimbeuf)

Transparence et redevabilité c’est également ce que souligne, Jimmy Kande, président du Réseaux panafricain de lutte contre la corruption (UNIS) qui rappelle que la République démocratique du Congo a, elle aussi, fait l’objet de nombreux détournements de fonds par la famille de l’ancien président Joseph Kabila.  » Plusieurs rapports ont cité le clan Kabila comme étant celui qui s’est enrichi, en citant que le clan Kabila posséderait plus de 73.000 hectares de terre au Congo. Il y a la Ferme Espoir qui en fait déjà 8.000, ils posséderaient également plusieurs actifs financiers dans certaines sociétés, plusieurs permis d’exploitation miniers. Il est important aujourd’hui de se poser la question sur l’origine de cet enrichissement  » rappelle Mr. Kande.

La justice française a estimé à 150 millions d’euros les sommes  blanchies en France par Teodorin Obiang. C’est l’équivalent de ce montant qui va  être restitué par le biais notamment de programmes de développement à la Guinée Equatoriale.