Les régies financières du Congo-Brazzaville nécessitent des réformes profondes à l’instar de celles qui comptent parmi les 48 mesures édictées par le Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la signature de la facilité élargie de crédits (FEC) . Les régies financières du Congo-Brazzaville s’illustrent par une forte propension à la corruption et une faible collecte des fonds.
Chasse gardée
Le Trésor public dirigé par l’inamovible Albert Ngondo a connu une réorganisation avec l’ascension de Lionel Dongou « Zidane » et la mise à l’écart de Monique Mboulou, André Léma et Honoré Noël Yandouma. Une réorganisation échafaudée par Lauric Ngouembé, l’éminence grise qui murmure aux oreilles des argentiers du petit pays pétrolier d’Afrique centrale, Jean-Baptiste Ondaye et Ludovic Ngatsé.
Le ministre du Budget, des Comptes publics et du Portefeuille public, Ludovic Ngatsé, a réuni le 22 novembre à Brazzaville les directeurs généraux, centraux et départementaux des Impôts et des Domaines et ceux des Douanes et droits indirects pour leur rappeler l’obligation de résultats dans la collecte des fonds publics. Ludovic Ngatsé, qui chapeaute désormais les Impôts et les Douanes, a fait savoir à Dieudoné Mbongo Koumou (Douanes) et Ludovic Itoua (Impôts) que dans le budget 2025, les contributions des impôts et des douanes sont en augmentation par rapport aux prévisions budgétaires de l’année 2024. Elles sont arrêtées à 1002 milliards FCFA pour les Impôts, soit une augmentation prévisionnelle de 33,8%, et 220 milliards FCFA pour les douanes, soit une augmentation prévisionnelle de 18,3% (Les dépêches de Brazzaville ADIAC.com, ) 23 novembre 2024). Pas de quoi fouetter un chat. Ou les recettes douanières sont largement sous-estimées ou les importations des biens d’équipement, des produits pharmaceutiques et des biens alimentaires ont drastiquement baissé. Le port de Pointe-Noire est le plus grand port en eau profonde de la sous-région. Où passent donc les droits de douane pour que les recettes attendues en 2025 soient de l’ordre de 220 milliards de francs CFA ?
Bench marking
– De 2024 à 2026, au Gabon, les recettes douanières progresseraient de 29,5%, passant de 376,6 milliards de francs CFA en 2024 à 488,0 milliards de francs CFA à l’horizon 2026 (1 avr. 2024 , Le Nouveau Gabon).
Le gouvernement camerounais ambitionne d’atteindre pour la première fois la barre des 4 000 milliards de FCFA en recettes fiscales et douanières dès l’année 2025, dans le cadre de sa stratégie d’augmentation des recettes non pétrolières (Cameroun on ligne, 24 octobre 2024).
Le triumvirat Ondaye-Ngatsé-Ngouembé ne devrait pas s’arrêter en si bon chemin d’avenir. Il devrait porter l’estocade dans toutes les régies financières. La douane ainsi que les Impôts et le Trésor public sont devenus un instrument d’influence des originaires de la Cuvette et un outil d’enrichissement ethno-régionale. Appareil économique de l’Etat, la douane excelle par les malversations financières de ses agents et par une très faible collecte des fonds pour le compte du Trésor public. Soupçonné de malversations financières graves, Ludovic Itoua, directeur général des Impôts, a fait un passage éclair à la maison d’arrêt de Brazzaville.
Le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso veille sur l’avenir des natifs de l’axe Ollombo-Boundji-Oyo-Makoua-Owando.
Benjamin BILOMBOT BITADYS