En Haïti, des centaines d’habitants de Martissant, à Port-au-Prince, ont fui leur logement à cause de la guerre que se font les gangs pour contrôler leur quartier.
Parfois avec une petite valise sur la tête, le plus souvent sans rien d’autre que les vêtements qu’ils portent sur eux, les habitants de Martissant ont dû fuir leur quartier dans la précipitation, dans la panique, sous la menace des rafales de tirs que les gangs s’échangeaient.
La protection civile a ainsi recensé plus de 560 personnes déplacées à Carrefour, la commune voisine. Martissant n’est situé qu’à quelques centaines de mètres du palais présidentiel. Devant l’inaction des autorités, les organisations de la société civile dénoncent un abandon total de ces citoyens les plus pauvres.
« C’est toute la population de Martissant et Fontamara qui ne peut pas rentrer chez elle et qui est par conséquent obligée de se réfugiée sur les places publiques ou au bord des routes », constate Marie Rosy Auguste Ducena, du réseau national de défense des droits humains. Selon elle, d’autres habitants de Martissant seraient bloqués chez eux depuis deux ou trois jours, sans pouvoir aller s’acheter de quoi manger, parce qu’ils ne seraient pas autorisés à sortir de leur quartier.
Plusieurs personnes ont été tuées, des véhicules et des maisons ont été incendiés, mais le bilan précis de ces violences entre gangs reste impossible à établir. L’accès au quartier reste encore en effet très dangereux et, faute de pouvoir circuler librement sur la route nationale qui traverse Martissant, toute la moitié sud d’Haïti est coupée du reste du pays.