Selon une bonne source proche du dossier, il s’agit d’un contrat de bail amphitéotique ou emphytéose(bail d’un immobilier généralement compris entre 18 et 99 voire 999 ans). Et, pour l’instant, il s’agit d’un protocole d’accord, c’est-à-dire une expression des intentions ou de volontés entre les 2 parties.
Par mesure de prudence , les autorités congolaises tablent sur un contrat de bail compris entre 20 et 25 ans. Le holding rwandais Crystal ventures, partenaire financier et technique du projet de production de bio carburants au Congo par Eni, le mastodonte pétrolier italien,vient de créer, à Brazzaville, sa filiale congolaise, AG Congo, une sas( société par actions simplifiées).
Une filiale, appelée, conformément au protocole d’accord, à s’attacher exclusivement les services des congolais de Brazzaville. AG Congo pourrait s’y investir dans la plantation du ricin dont les graines seront utilisées pour la production des bio carburants sur une superficie de 150 mille hectares prévus. À ce jour, confie notre source, seuls 78.920 hectares sont disponibles.
À l’évidence, Le major Eni, qui voudrait produire des bio carburants au Congo, s’est adressé à l’Etat congolais, lequel, faute de moyens financiers et d’expertise, a décidé de louer ses terres, pour une période n’excédant pas 25 ans, à des partenaires, en contrepartie d’un montant du loyer qu’il percevra. Pourquoi n’avoir pas opté pour la procédure d’appel à manifestation d’intérêt ou appel d’offre pour aboutir à l’offre la mieux distante selon le jargon usuel?
« Les partenaires dans ce domaine ne courent pas les rues, et le besoin en plantes de ricin est important. Voyez-vous, le Congo n’en a pas jugé l’intérêt, d’autant plus que d’autres partenaires sont toujours les bienvenus », relativise notre source. En effet, à ce jour, 78.290 ha sont confiés à Crystal Ventures sur 150.000ha retenus dans la convention avec ENI. « C’est dire qu’il y a encore au moins 72.000 ha disponibles que pourraient solliciter d’autres partenaires nationaux ou étrangers », renchérit-elle.
Et pourquoi cette espèce d’omerta sur ce contrat? Sans doute, n’a-t-on pas pensé qu’il y aurait une telle levée de boucliers s’agissant d’un protocole d’accord qui n’avait pas vocation à être publié au journal officiel.
Quel que q soit l’intérêt d’un tel protocole d’accord, le gouvernement devra comprendre, faute de communication, la réaction d’un peuple qui ne veut plus subir la gestion hasardeuse de ses ressources naturelles et de son patrimoine, surtout lorsqu’il s’agit d’un partenaire nommé Rwanda dont le nom reste tant cité dans l’instabilité à l’Est de la RDC.
Alphonse Ndongo, journaliste économique et financier, Brazzaville.