Décès en France de la journaliste Pauline Tchik

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Même si elle reste méconnue de nombreux jeunes congolais, Pauline Tsik fut l’une des grandes présentatrices du journal télévisé de 20 heures sur Télé-Congo dans les années 80-90. Cette grande dame de la Presse Congolaise qui aura suscité la vocation de journaliste auprès de nombreuses jeunes filles, est décédée mardi 26 octobre à Nanterre en France.

La journaliste Pauline Tsik, de son vrai nom Tsidékélé aurait bien pu être connue sous le vocable de sœur Pauline. Adolescente, elle manifeste le désir ardent de servir Dieu. Elle entre sous les ordres. Sa vocation éclos auprès des sœurs religieuses à Javouhey et dessine déjà son chemin qui semble tout tracé. Pourtant, cette ambition est fermement rejetée par ses parents, notamment son oncle Batétana, un grand commis de l’État, cadre au Trésor Public qui voit dans le choix de sa nièce, « une volonté délibérée de priver la famille de descendance ». Celui-ci intime à sa nièce l’ordre de sortir définitivement des ordres et de se réinsérer dans la société en trouvant un travail.

Ainsi en 1963, Pauline, cette fille de Poto-Poto qui semble bien le « Quartier Latin » de Brazzaville en ces temps, se retrouve à Radio-Congo où le directeur Jean Malonga l’accueille en doyen de Poto-poto, son quartier.

Aux cotés d’autres collègues, Pauline qui a ramené du couvent le sens de l’assiduité et de l’abnégation s’adonne à sa formation avec un engagement qui force l’admiration. Pauline Tsidékélé fait montre d’une aisance à l’antenne. Elle devient alors animatrice des programmes.

Afin de donner à son nom une consonnance facile à retenir et qui fait « tendance », Pauline réduit son nom Tsidékélé en acronyme Tsik, même si auditeurs et téléspectateurs le transformeront en tchik, ce qu’elle acceptera.

Son professionnalisme et son savoir-faire lui ouvrent la porte à un premier stage en Algérie, puis une formation plus poussée au CFPJ en France, en 1968.

Rentrée au pays, Pauline Tsik rejoint la rédaction de la télévision congolaise qui émet en noir et blanc. (Il faudra attendre 1981 pour avoir la couleur).

Si la décennie 70 a été marquée par le règne sans partage d’une grande dame, Marie-Josée Mathey, dans le cœur des téléspectateurs, les années 80 verront éclore d’autres nouvelles vedettes du petit écran. Pauline Tsik est de celles-là, aux côtés de Paulette Yambo Dusseaux, Marie-Louise Dambezet et viendra plus tard Bernadette Linda. Pierrette Makaya, Odile Mazaba, Charlotte Moutolet, Thèrese Batélamio Françoise Kitouka ainsi que Monique Akolbut seront les fers de lance des Programmes.

Pauline s’impose en journaliste accomplie, rigoureuse et forte de caractère. La première Dame congolaise, Antoinette Sassou N’Guesso la choisi pour s’occuper de sa communication. Elle travaillera auprès de la première Dame durant dix ans, jusqu’à l’avènement du multipartisme. En cette période, Pauline Tsik est aux premières loges du combat pour une Presse libre, débarrassée des injonctions et de l’interventionnisme des politiques.

Quand vient le moment de faire un choix politique, Pauline Tsidékélé se rapproche du président du MCDDI, Bernard Kolelas.

Depuis 1999, Pauline Tsik avait choisi de s’installer en France.

Née le 30 décembre 1944 à Brazzaville, Pauline Tsik est décédé le 26 octobre 2021 à Nanterre en France, à l’age de 77 ans.

Adieu chère consoeur, adieu Pauline Tsik!