Dans les commissariats de Brazzaville, l’argent est la solution à tout

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Peu importe le délit en dehors de celui d’atteinte à la sûreté nationale, avec un peu d’argent et un carnet d’adresses la liberté est de votre côté.

L’argent a détruit le monde disent les uns, l’argent rend heureux rétorquent les autres. Il est bien vrai que sans argent vivre surtout au Congo est une fatalité si bien que tout le monde s’investit pour en avoir. Et tous les moyens valent. Un chanteur de la RDC voisine racontait dans l’une de ses chansons que l’argent rendait même attirant des personnes au physique monstrueux. L’argent est une clé passe partout.

L’ex directeur du budget du Congo, un certain Okandza qui avait sauvagement assassiné sa sentinelle qu’il a accusa injustement de vol n’a jamais payé pour ce crime. Son argent et son carnet d’adresses le lui ont épargné au détriment de la justice qu’attend toujours la famille du défunt.

Les commissaires de police des différents postes de police ne rebiffent- ils pas la décision de leur mutation ? Abandonner un commissariat c’est dire adieu à tous les avantages que celui-ci procure. Un commissaire est comme un chef mafieux auprès du quel tous les commerçants s’acquittent d’une taxe de protection journalière.

Il est fréquent que des délinquants implorent à leurs victimes le transfert urgent dans un commissariat de police consciente de se savoir en liberté dans les heures qui vont suivre. Aucun délit ne résiste à l’argent au Congo.

Cette magouille a aussi pour conséquence le manque de reconnaissance de la présomption d’innocence. Une fois franchit la barrière d’un commissariat, il faut payer, innocent ou coupable. Preuve de ce désordre, les commissariats se sont transformés en tribunal dont les juges sont les commissaires.