Congo : une dette insoutenable pour des dépenses indues

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Face à la crise financière, la République du Congo est tombée plus bas que dans les abysses de « l’initiative pays pauvres très endettés(IPPTE) ». Pendant ce temps, les dirigeants persistent dans des dépenses de prestiges ignorant les signaux d’alarmes qui continuent de tintinnabuler

Le ratio Dette/PIB, passé de 5,6% en 2010 à près de 74% en 2022, est une alerte majeure. Le Congo a ainsi reconstruit, en une décennie, un fardeau qu’il avait mis des années à purger après l’ IPPTE. Ce niveau est bien au-delà du seuil prudentiel de 55% recommandé par la CEMAC. Le Congo a perdu en dix ans toute sa marge de manœuvre budgétaire. De même, avec un pic à 95% des recettes en 2019, il a frôlé la paralysie budgétaire. En 2022, ce ratio a chuté à 29%, mais ce repli était dû à la renégociation temporaire de certains échéanciers, et non à une amélioration structurelle.

En clair, le soulagement est artificiel et temporaire. Entre 8% et 11% des recettes publiques servent à payer uniquement les intérêts. C’est bien supérieur aux normes soutenables (souvent < 6 %). Cela reflète deux choses : le coût élevé des financements commerciaux et une absence de négociation sur les taux.
La dette extérieure représentait plus de 75% de l’encours total en 2010. En 2022, elle est tombée à 50,6%, mais ce n’est pas une bonne nouvelle. Cela reflète plutôt un transfert du risque vers les marchés bancaires et financiers régionaux (BEAC, banques locales, titres publics). En réalité, le risque n’a jamais disparu, il a simplement changé de visage.

Le Congo à la croisée des chemins

Après l’allègement massif de sa dette en 2010 (IPPTE), le Congo se retrouve à nouveau dans une spirale dangereuse. L’État s’endette désormais non plus pour investir, mais pour survivre comme nous l’avons dit précédemment. Le retour massif à l’endettement bancaire entre 6,5 % et 7% n’est pas un choix rationnel : c’est un symptôme de défaillance structurelle de la gouvernance budgétaire. Le pays ne peut pas continuer à faire comme si le mur de la dette ne se rapprochait pas à grande vitesse. Il y a cinq priorités stratégiques à suivre pour sortir de l’impasse :
I) Restructurer la dette de manière transparente et intégrée (Moratoire partiel sur la dette commerciale {2025–2027). Cela implique la négociation multilatérale coordonnée (Club de Londres + Afreximbank + etc), l’audit indépendant des dettes non productives} ;
II) Réancrer la politique budgétaire dans une discipline macroéconomique (Passage à la loi pour les CDMT avec objectifs de dette/PIB plafonnés. Cela passe par la création d’un organe indépendant d’évaluation de la soutenabilité budgétaire) ;
III) Diversifier les sources de financement public qui suppose la mobilisation accrue des ressources intérieures (réforme fiscale), le développement de partenariats structurés avec les fonds souverains et investisseurs de long terme (infrastructure, énergie, logistique), le retour progressif aux guichets multilatéraux, sous condition de gouvernance);
IV) Bannir l’égo en mutualisant les efforts à l’image du partenariat signé entre Louis Marc Sakala pour le compte de l’Arpce et Conra Onésime Ouboulhas Tsahat pour l’ANSSI sous la supervision de Jean Dominique Okemba afin de construire un écosystème numérique robuste et sécurisé pour le Congo;
V) Placer aux postes de responsabilité les personnes selon leurs expertises et non par affinités claniques et spirituelles comme le fit Pharaon en nommant premier ministre, Joseph (issu d’un autre peuple) pour développer l’Égypte antique.

Crise et mariages en grande pompe

La crise actuelle de la dette congolaise n’est pas une fatalité économique, mais plutôt une construction politique qui doit pousser les gouvernants à repenser : la cohérence et la redevabilité dans l’usage de la dette comme outil stratégique et la formation continue des agents ; le patriotisme et l’amour du prochain comme l’applique le capitaine IB, non comme Christel Denis Sassou Nguesso (Kiki) et Cie. Ces derniers prennent un malin plaisir d’aller jeter de l’argent à Dubaï pour un mariage plutôt que de le faire à Brazzaville et faire gagner de l’argent à au moins 1000 congolais. En effet, ce mariage aurait pu faire travailler plusieurs secteurs d’activités : l’hôtellerie; l’événementiel ( décorateurs, imprimeurs, hôtesses, cuisiniers, serveurs); couturiers; automobiles ( location de véhicules et chauffeurs); reporters-photographes; les tâcherons de la mairie qui devaient boucher certains nids de poules sur les routes qu’emprunteront les convives, etc.

C’est de cette manière que Kiki veut diriger le Congo en ne valorisant pas sa capitale ? S’il veut aller à Dubaï pour sa lune de miel cela ne fâcherait pas les congolais. Cet énième acte après la tentative de vente des terres congolaises aux Rwandais, prouve a suffisance, la dangerosité d’un enfant recueilli qui cherche à planter un couteau dans le dos des tuteurs qui lui ont tout donné.

Pour revenir gouvernants, ils doivent savoir que les mauvaises politiques économiques, les injustices et les frustrations sont généralement à la base des soulèvements populaires au monde. Les dignitaires congolais sont-ils repartis dans l’époque où les gens se moquaient de Dieu malgré les avertissements ? Sinon, comment expliquer qu’alors que l’affaire Dongou est encore pendante, les dignitaires de Brazzaville préfèrent suivre Kiki à Dubaï comme des moutons ? Le pseudo-pasteur ivoirien de Cendrine qui a accusé récemment l’institution Président de la République de sorcellerie lors des obsèques de sa nièce à Oyo, a-t-il eu le courage de décrier ce mariage à Dubaï qui frustre les congolais ?

Pour aider le peuple à connaître ses vrais ennemis, nous publierons la liste de tous les invités à ce mariage qui partiront de divers pays. Mais prélude à cela, nous plancherons sur les enjeux de l’affaire Dongou Zidane et Cie avec leurs vrais auteurs ainsi que le rebondissement du contrat de l’affermage d’E2C.

Ghys Fortuné BEMBA DOMBE