Congo : immaturité et salmigondis au sommet de l’État

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Les feux s’embrasent de toutes parts et la panique gagne l’appareil d’État. La faillite systémique occasionnée par les collaborateurs de M. Sassou choisis sur des critères légers et ethnocentrés ne semble pas donner de chance pour atteindre la fin 2025, surtout que la magistrature inquiète !

Le faible répit né de la réception des ventes de quelques cargaisons de pétrole en mars sera de très courte durée : la détente amorcée par Trump auprès de Poutine (libre circulation dans la mer Noire, interdiction de ciblage des installations pétrolières, accès aux règlements SWIFT pour les produits agricoles…) va plonger les cours du pétrole. Les recours massifs aux BTA (Bonds du Trésor assimilables) et OTA (obligations du Trésor assimilables) depuis cinq années consécutives et les deux défauts de 2024, y compris le défaut partiel de janvier 2025, démontrent que le nœud se situe dans le service de la dette et non dans le rapport dette/PIB.
Le Congo emprunte à des taux commerciaux et paie plus cher ses dettes massives. De plus, le cumul des échéances de mars, avril et mai culminera dans un pic de règlement qui sera certes absorbé par les nouvelles entrées des cargaisons vendues. En effet, si on estime le coût de production à 20 dollars par baril en moyenne au Congo en 2024 (d’août à décembre), le Revenu brut par baril : 65 $ – 20 $ = 45 dollars. La Rente totale : 45 $ × 235,86 millions de barils = 10,61 milliards de dollars. Comme la part de l’État congolais est en moyenne de 42 % : 10,61 milliards $ × 42 % = 4,46 milliards de dollars. Pour les mois allant d’août à décembre 2024, avec les productions suivantes : 270, 265, 265, 268 et 261 en BBL/D/1K. Ainsi, sur cette période, l’État congolais aurait perçu environ 4,46 milliards de dollars de revenus issus de la rente pétrolière, soit environ 2 712,77 milliards de francs CFA. Ils ont été payés fin février dernier et début mars, ce qui explique la pseudo-détente actuelle. On devrait alors éponger en priorité la dette sociale : arriérés des retraités, salaires impayés, subventions aux mairies, universités, CHUB et collectivités locales, subvention aux sociétés d’État de « souveraineté » – LCDE, CONGO-Telecom, E2C et CFCO, etc.
Pourtant, selon certaines indiscrétions, le pouvoir de Brazzaville reste déterminé à hypothéquer le pays avec le concours de Corridor Asset Management, BGFI Bourse, l’Archer Capital et BSCA Bank Capital. Le ministre des Finances se précipite à endetter le Congo à près de 1000 milliards de FCFA(intérêts compris) : c’est la politique de la terre brûlée. Pire, cet argent ne résistera pas à la voracité du début de campagne présidentielle lancée le 24 mars 2025 par M. Sassou lui-même dans le département de la Bouenza. On l’estime à plus de 300 milliards de FCFA pour la seule année 2025. Digne Elvis Okombi Tsalissan, sans vision, distribue déjà une partie.

L’imbroglio dans la gestion.

C’est un secret de polichinelle : la justice est taxée de politique ou d’errements par les perdants, mais elle doit être ferme. Dans ce contexte, Paris, via la juge Serge Tournaire, a lancé un mandat d’amener contre Mme Antoinette Tchibota dans l’affaire dite des « biens mal acquis ». Curieux, le premier ministre, juriste-enseignant-chercheur de son état, parle d’agendas cachés et autres alors qu’il s’agit d’un problème de droit commun.
Huit noms reviennent régulièrement dans cette gestion qui hypothèque le Congo et met le feu dans la maison Sassou. : Françoise Joly, Rodrigues Nguesso, Jean-Jacques Bouya, Gilbert Ondongo, Denis Christel Sassou Nguesso, Maxime Gandzion, Raoul Ominga et Florent Tsiba. Même Jean Dominique Okemba n’arrive plus à suivre. Tout le monde est dépassé par le degré de maîtrise et de contrôle que cette clique a pris sur M. Sassou. Dans la foulée, plus d’une personne se demande si ACM, sur qui son mentor devrait s’appesantir, a des conseillers ou suffisamment d’épaules larges pour sa veste ?

  1. Qui a conseillé ACM d’ignorer son porte-parole et de faire lui-même une mise au point non élargie dans divers médias sur l’affaire Antoinette Tchibota (Sassou) ?
  2. Comment se justifier dans « Jeune Afrique » qui est très loin dans le classement des médias et qui a perdu toute sa crédibilité et ses lettres de noblesse ? Qui ne sait pas que ce canard ne passe plus auprès des Africains et des Occidentaux qui l’accusent de promouvoir les dictateurs pillards du continent qui martyrisent les populations ? Y recourir démontre une légèreté blâmable, sinon une folie pure !
  3. Si, ACM, ex procureur de la République, docteur d’État en droit, et son équipe, ne peuvent pas dissocier une affaire de droit commun et une affaire politique, cela démontre l’inanité de l’appareil gouvernemental. Pour rappel, la résidence de dame Antoinette Tchibota et non Sassou Nguesso Antoinette mise en cause est une propriété privée. En plus, au moment des faits (perquisition et interpellation), ladite dame n’était pas en mission. Elle avait fui les centres dits hospitaliers, mais en réalité des mouroirs du Congo dépourvus de tout, pour se soigner en France. Justifier l’origine des fonds qui ont permis d’acquérir un bien est un problème ?
  4. S’il y a des agendas cachés cités, mais sans apporter la preuve ou citer les concernés de ces cachotteries, c’est honteux pour ACM et ses conseillers. Le commun des mortels comprend que l’argumentaire développé par ACM évolue dans un environnement d’injustices qui a condamné Jean Marie Michel Mokoko et André Okombi Salissa. Ces deux cas deviennent de réels fardeaux à porter pour le pouvoir de Brazzaville. On peut d’ores et déjà affirmer, sans crainte d’être démentis un jour, que ces prisonniers politiques, grinceront la machine si rien n’est fait. Pour sa gouvernance, ACM doit faire attention avec :
  • Serge Blaise Zonabia même s’il lui a été imposé par son mentor. Ce dernier a perdu sa lucidité au point de laisser tout passer. D’ailleurs, plusieurs scandales, dont celui du contrat d’affermage entre le gouvernement et la SENELEC, sont à l’origine de leur mafia avec le duo d’enfer Bouya-Ondongo en 2018 ;
  • Gildas Mayela pour des manquements graves, les derniers en date, celui d’entraîner ACM dans le journal Jeune Afrique et en diffusant des messages contradictoires sur les canaux de la primaire et autres tels que : tout va bien entre la France et le Congo, le report de voyage de M. Sassou est dû au deuil, etc., alors que, hier Jean Claude Gakosso et ACM disaient autres choses et M. Sassou qui fait attendre les cadavres a eu donc plusieurs deuils qui l’empêchent de ce mouvoir depuis février…
  • le colonel-major Constant Ayouka et toute son équipe qui ne lisent pas les signes des temps.
    -Idem pour Pierre Ngaka qui ne suit plus les dossiers qui…?
    -Ertja Précieux Massouémé, devrait tout filtrer et bloquer les aventuriers qui… Changer de cheval au milieu du gué devant un pouvoir judiciaire ?

Il est certes vrai que Mboulou et Cie viennent de lancer la machine électorale à tricher composée de 15 préfets. Mais, le changement de cheval gagnant au Congo est toujours possible en relançant divers profils à l’instar d’Oligui Nguéma au Gabon. Devant le feu qui couve à Brazzaville et la prochaine chute annoncée du prix du baril de pétrole et la justice qui inquiète, les conseils supérieurs de la magistrature et de la Cour des comptes et de discipline budgétaire devraient changer de regard (nous y reviendrons).
Haut les cœurs aux hommes de bonne volonté !

Ghys Fortune BEMBA DOMBE