Brin d’histoire: il était une fois le Kotoko de Mfoa

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Créé le 4 avril 1970 sur les cendres d’Arc-en-ciel, un club de Moungali, Kotoko de Mfoa sous la conduite de l’un des célèbres managers congolais Gaston Tsiangana, assisté de Roger Malonga, Anatole Missakidi «Athos» et Timothée Nzoungou, arrive dans l’élite en 1977. Ce, après avoir battu l’équipe de l’AS Bantous lors de l’ultime match du championnat communal de Brazzaville en deuxième division.

Le 19 février 1983, le Kotoko de Mfoa est champion du Congo en battant lors de la dernière journée le FC Abeilles de Pointe-Noire sur le score de 2 buts à 0. Les «Porc-épics» de l’arrondissement 4 Moungali (centre de Brazzaville) venaient d’intégrer le cercle des champions du Congo.

Encore appelée les «Enfants de dix maisons» en référence aux célèbres dix maisons du quartier Moukondo qui bordaient le stade d’entraînement de Kotoko de Mfoa, l’équipe va se forger une identité propre à elle. Multiplication de passes millimétrées, dédoublements et extraordinaire habileté à se libérer du marquage… L’art de la possession du ballon était devenu la marque de fabrique de ce club dont la plupart des joueurs venaient tout droit du football de la rue, foot pelote ou «mwana foot», comme on l’appelle ici.

Quoi de plus normal lorsqu’une équipe est composée de jeunes dont la moyenne d’âge la plus faible de l’élite avoisinait la vingtaine ! Parmi ces jeunes artistes, Maganda Sivori, Séraphin Didier Malonga et Célestin Mouyabi «Chaleur», capitaine à l’époque.

Avec leur titre de champion, tous les joueurs rêvent d’une campagne africaine l’année suivante. Mais, stupeur et incompréhension chez les Noir et Blanc. Cette année-là, l’État congolais décide de n’engager aucune équipe congolaise dans les compétitions africaines. La pilule est dure à avaler pour ces jeunes qui ont rêvé grand.

De nombreux joueurs prennent alors le chemin de l’étranger pour monnayer leur talent. C’est le cas de Mouyabi Chaleur à Chaumont puis Beauvais en France, Mbemba Jacquot, Benoît Milandou…. Avec cependant des fortunes diverses.

D’autres générations et d’autres joueurs tout aussi talentueux vont porter la fameuse tunique noir-blanc, comme le gardien Samba Brice (père du gardien du RC Lens), qui poursuivra son aventure chez les Diables noirs au mitan des années 1990.

Du beau gâchis. À la relance des activités sportives, les résultats du Kotoko de Mfoa sont en dent de scie. Les joueurs de qualité se font rares tout comme les dirigeants qui, pour la plupart, ont quitté le navire. C’est le début de la fin de l’histoire d’un club passionnant, d’une génération dorée, des ambitions étouffées… Et aujourd’hui, il ne reste plus que des souvenirs qui se fossilisent au fil du temps.