A l’instar des stars de la chanson, Denis Sassou Nguesso a mis le paquet pour la mise en scène de son séjour à Pointe-Noire. Obligés par décret du préfet de se rendre à l’aéroport et tout le long du trajet, les ponténégrins ont joué à l’hypocrisie et satisfait les envies du tyran d’Oyo.
Bien que depuis son véhicule Pick up, Sassou se rendait à l’évidence de nombreux figurants venus l’accueillir, dans son fond intérieur, il est bien conscient que ce peuple n’était là que par contrainte et ne lui porte pas dans leur cœur. Mais le diable n’a jamais besoin de l’amour des autres, mais plutôt de voir ses envies se matérialisées de gré ou de force.
Réquisitionner des élèves du primaire au secondaire est manquer d’amour pour leur devenir. Que gagne un élève à aller applaudir celui qui a hypothéqué son avenir et en plus le prive des heurs de classe?
Le bien dans cette mobilisation autour de sa visite, est qu’on se rend vite compte que son pouvoir n’a jamais été autant boudé et qu’il a besoin de cela pour prouver le contraire aux détracteurs.
Quand on utilise l’argent pour s’acheter un peu de chaleur humaine ou pour obtenir des faveurs charnelles cela s’appelle de la prostitution.Le périple de M. Sassou Nguesso à Pointe-Noire, qui ne ressemble nullement à une séquence politique mais plutôt à un clip de rap dans laquelle on rassemble des figurants et on joue des caméras et des drones pour donner l’impression que les spectateurs adhèrent aux messages véhiculés, est tout simplement ubuesque.
M. Sassou Nguesso qui est conscient d’être en territoire hostile à Pointe-Noire et qui, dans cet épisode, utilise les mêmes méthodes que les pickpockets de château rouge à Paris qui payent des artistes pour s’acheter une popularité qu’ils n’obtiendront jamais par l’onction populaire, ferait mieux d’aller tourner ses clips de campagne dans son fief à Ngamakosso. Ce serait la seule façon pour lui de toucher du doigt l’essence même du mot chaleur humaine.
Aussi, mettre à l’arrêt l’administration et toutes les entreprises d’un Etat en faillite qui traverse une crise aigüe afin de combler le déficit d’amour d’un homme qui souffre d’une impopularité chronique, c’est faire preuve d’une inconscience récurrente et d’une irresponsabilité maladive.