Sans grand bruit, à l’ombre du silence contraint, le tribalisme et tout ce qui s’y rapporte prend du champ insolemment. Curieusement, les portes étendards de l’hégémonie ethnique, promoteurs assumés de cette marche en arrière, sont aujourd’hui accompagnés par d’autres zigotos, qui affectent de ne pas s’en rendre compte, alors qu’ils s’acharnent tous au nom de l’ethnie, comme des croque-morts, sur la dépouille d’un pays euthanasié par des adeptes de la rapine.
Au terme de cette expérience, si elle s’arrête un jour, il faudra repartir de la nuit des temps pour reconstruire une communauté nationale, pour exalter à nouveau un sentiment patriotique. Juste le temps de le vouloir, quelques nostalgiques de la supériorité ethnique ont déconstruit ce qui s’était fait au lendemain des indépendances.
Naturellement, ce genre d’entreprise s’implante avec un décor qui permet de mesurer ses effets. Ainsi, nous avons découvert le vol à caractère ethnique, rendu glorieux par l’impunité totale.
Des archi retraités qui se moquent des lois du travail, à 77 ans travaillent encore. Dans leur sillage, il y a des privilégiés qui ne bossent pas mais qui touchent 4 à plusieurs salaires, qui leur permettent de mener un grand train de vie, peinards !
Oui, à l’ombre du discours politique sirupeux et trompeur, il y a la vraie physionomie des choses, un Neandertal enragé. Il faudra qu’un de ces jours, ce pays dise au reste du monde, comment il a pu concevoir ne serait-ce qu’un trimestre de cette négation de l’intelligence des Congolais.
Il faut reconnaitre que dans le Congo d’aujourd’hui, dominé par le double langage et des idées archaïques, aucune approche ne permet de contribuer à réduire l’impact du tribalisme et de promouvoir l’unité et la cohésion sociale.
Aussi, rien n’est fait pour combattre les stéréotypes et les préjugés tribaux. Pire encore, le système éducatif n’encourage aucunement à la tolérance, à l’ouverture d’esprit et à la compréhension des différentes cultures et ethnies présentes dans notre pays.
Alors, devons-nous nous contenter des finasseries lénifiantes qui endorment pudiques et écorchés ? Assurément, non. C’est pourquoi nous proposons quelques pistes qui permettraient de tourner, une fois pour toute, ces pages sombres de l’histoire de notre pays, avant que les revanchards de tout poil imposent leurs psaumes non-canoniques.
Nous ne sommes pas dupes au point de croire que ceux qui profitent allègrement des retombées de ces diableries changeront du jour au lendemain. Toutefois, nous mettons à disposition des esprits éclairés, des éléments nécessaires à leur méditation.
Afin de promouvoir l’égalité des chances et tourner la page du tribalisme, il serait souhaitable de :
- Favoriser un leadership inclusif qui encourage la participation de toutes les ethnies, sans favoriser une ethnie au détriment d’une autre.
- Renforcer le caractère démocratique des institutions en les rendant fortes, transparentes et responsables. Cela permet d’aller au-devant des discriminations ethniques et assurer par la même occasion une représentation équitable.
- Encourager et promouvoir le dialogue et les échanges interethniques afin d’aider à la compréhension mutuelle et à construire des relations positives. Des initiatives de réconciliation et de médiation peuvent ainsi être mises en place pour résoudre les conflits interethniques lancinants de manière pacifique.
- Assurer un développement économique équitable de tous les départements du Congo car les inégalités économiques sont aussi à l’origine des tensions ethniques. Les retards pris par les départements de la Likouala et de la Cuvette-Ouest par exemple, doivent être corrigés par des investissements conséquents et un encouragement à l’entrepreneuriat local par des opportunités d’emploi pour tous.
- Stimuler l’activité des médias responsables qui devraient jouer un rôle crucial dans la formation des opinions et des attitudes. Il est essentiel de promouvoir des médias responsables qui évitent de renforcer les divisions tribales et qui favorisent plutôt le dialogue, la compréhension et la promotion de l’unité nationale.
Même s’il est évident que notre pays souffre de plusieurs maux, néanmoins le combat contre le tribalisme est la mère de toutes les batailles car autour de cette strychnine s’agrègent des tares qui freinent la construction d’une nation plus unie et pacifique.
Que Dieu délivre le Congo.
Laurent DZABA
Président du Mouvement Panafricain et Citoyen