Le réseau des élus locaux du Sénégal a été lancé samedi 15 octobre et est présidé par Ousmane Sonko. Figure de l’opposition et candidat au scrutin présidentiel, il est par ailleurs toujours impliqué dans une affaire judiciaire où il est accusé de viol, ce qu’il nie catégoriquement. Ce réseau, lancé par la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, est donc une nouvelle étape à la conquête du territoire sénégalais, avant l’élection présidentielle de 2024. Il ensuite a entamé ce dimanche 16 octobre sa tournée nationale « de consultations et de concertations avec les populations ».
Le réseau des élus locaux du Sénégal, composé de maires ou de présidents des conseils départementaux, va unir ses forces autour de thématiques comme « l’économie sociale et solidaire » ou « le potentiel agricole des communes », a déclaré Ousmane Sonko, figure de l’opposition et maire de Ziguinchor, fraîchement élu président de ce réseau. « Il y a énormément de prérogatives laissées aux collectivités locales qu’elles n’exploitent pas suffisamment. Nous pouvons tous travailler à renforcer davantage ce document législatif, ces collectivités locales », a-t-il déclaré.
Cette nouvelle structure a été créée pour se démarquer de l’association, déjà existante, des maires du Sénégal, l’AMS. Même si elle a été lancée sous la bannière de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, Ousmane Sonko a tendu la main aux élus locaux de tous bords politiques. « Beaucoup de maires qui se sont inscrits et qui ont été élus sur d’autres listes, tous ceux qui seront convaincus que cette association peut propulser les collectivités locales vers une nouvelle dimension, quelle que soit la formation politique, vous êtes les bienvenus dans cette association », a-t-il ajouté
Une tournée « davantage rurale qu’urbaine »
Ousmane Sonko, candidat déclaré au scrutin de 2024, déploie ce maillage d’élus locaux sur tout le territoire sénégalais à moins de 16 mois de l’élection présidentielle.
À la tête du parti le Pastef Les Patriotes, il a entamé ce dimanche 16 octobre sa tournée nationale « de consultations et de concertations avec les populations » – appelée Nemmeku Tour (« visite de courtoisie » en wolof). Elle va durer jusqu’en juillet 2023, en perspective de l’élection présidentielle. Il a commencé par le département de Mbour, sur la petite côte au sud de Dakar, où il restera une semaine.
C’est par les communes rurales de Fadial et de Joal-Fadiouth, à 130 kilomètres au sud de Dakar, qu’Ousmane Sonko a commencé sa tournée nationale. Là-bas, il a rencontré les notables, les chefs religieux musulmans et catholiques ainsi que les populations locales.
Ce lundi, il va se rendre dans la grande commune de Malikounda, à côté de la ville de Mbour. À chaque étape, les « problématiques locales du département » sont abordées comme « le foncier, le tourisme, la pêche et le chômage des jeunes », explique Mamadou Sidy Fall, responsable de la communication digitale du Pastef de Mbour.
Après le 23 octobre, la tournée va continuer dans le reste du pays, même si la prochaine destination n’est pas encore dévoilée, indique El Malick Ndiaye, secrétaire national à la communication du Pastef.
« Cette tournée est davantage rurale qu’urbaine, c’est pourquoi nous avons commencé par ce département avec une forte densité de villages », explique l’homme politique. L’idée est donc d’aller d’abord dans les départements qui n’ont pas été gagnés ou de justesse lors des dernières élections locales et législatives, comme dans le Fouta, le Djolof ou le Sénégal Oriental.
Une stratégie pour implanter le parti sur tout le territoire en perspective de l’élection présidentielle de 2024.
Les partisans d’Ousmane Sonko, en tournée à Mbour, ont été dispersés dimanche soir par la gendarmerie qui leur reprochait « un attroupement illégal ».