Les livraisons de pétrole russe via l’oléoduc Droujba interrompues pour certains pays européens

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Les livraisons de pétrole russe via l’oléoduc Droujba à certains pays européens ont été interrompues depuis début août. Il s’agit d’une branche de ce pipeline qui passe par l’Ukraine.

L’entreprise Transneft explique que son paiement pour le droit de passage du pétrole russe en Ukraine a été refusé par la société ukrainienne Ukrtransnafta fin juillet à cause des sanctions occidentales. UkrTransnafta c’est l’entreprise qui fournit les services nécessaires pour le transit du brut. Or le paiement de ces droits aurait été rejeté, car il aurait été effectué par la banque Gazprombank, qui est sous le coup des sanctions occidentales. Pour l’instant, il n’y a pas de réaction côté ukrainien au sujet de cette interruption des livraisons qui a immédiatement provoqué une hausse des prix du baril sur les marchés.

La branche ukrainienne de l’oléoduc Droujba approvisionne en pétrole trois pays sans accès à la mer : la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. La Russie fournit normalement environ 250 000 barils par jour à ces pays. L’autre branche nord du pipeline qui passe par la Biélorussie et qui approvisionne la Pologne, l’Autriche et l’Allemagne fonctionne normalement.

Malgré les sanctions européennes contre Moscou, du pétrole et du gaz russe continuent de transiter via l’Ukraine. Fin mai, les 27 membres de l’Union européenne se sont mis d’accord pour un arrêt progressif d’ici la fin de l’année des importations de pétrole russe transporté par bateau. Une exemption temporaire a été prévue pour le pétrole acheminé par l’oléoduc Droujba, afin de lever le veto de la Hongrie qui en tire l’essentiel de ses approvisionnements.  

La solution dans les mains de l’entreprise pétrolière hongroise MOL ?

En Hongrie, la clé du problème se trouve peut-être dans les mains de MOL, l’entreprise pétrolière hongroise, explique notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère. Même si la Hongrie est privée de pétrole russe, dont elle dépend à 65%, les automobilistes arrivent encore à faire le plein. Mais la fermeture du robinet d’or noir tombe mal. Car en ce moment, la principale raffinerie hongroise, située à Szazalombatta, à 30 kilomètres de Budapest, est en maintenance partielle et fournit moins d’essence que d’habitude.

Toutefois, la société hongroise MOL, principal acheteur du pétrole russe, affirme avoir des stocks pour plusieurs semaines. Et l’entreprise s’efforce de trouver une solution pour que les livraisons de pétrole reprennent. Dans un communiqué, elle indique avoir débuté « des négociations pour prendre en charge la redevance ». Autrement dit, l’entreprise hongroise propose de jouer les intermédiaires et de régler les droits de transit à l’opérateur ukrainien, quitte ensuite, à s’arranger avec la partie russe. Il faut dire que MOL achète du pétrole à la Russie depuis des décennies et entretient d’excellentes relations avec ses partenaires.