Alors que sept personnalités politiques avaient été remerciées du gouvernement congolais par le chef de l’Etat Denis Sassou N’Guesso, certains de ces ministres reviennent en tant que représentant personnel du chef de l’État à l’instar de Gilbert Ondongo chargé du suivi et de l’évaluation des plans et programmes, avec rang et prérogatives de ministre d’État, ainsi qu’Yvonne Adélaïde MOUGANY, nommée conseillère spéciale du président de la République, chef du département de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et du développement rural, lesdits décrets signés respectivement les 25 mai et 1er juin 2021. C’est une façon à la congolaise de prendre les mêmes et recommencer.
Des nominations qui font réagir plusieurs congolais interviewés sur la politique congolaise actuelle. Désormais appelées ‘’ listes additives ‘’ par ironie de certains. Nombreux sont ces congolais qui se disent que le chef de l’Etat ne souhaite pas voir ses amis ou ses collaborateurs embrasser le chômage. Cela est mal perçu par une frange de l’opinion qui estime qu’en cette période de crise économique, une réduction du nombre de ministres devrait beaucoup plus alléger les charges de l’Etat.
Alors que d’autres se penchent sur la longévité de certains aux postes de ministre, indiquant que les autorités politiques actuelles sont en exercice depuis les années 2000, et plus d’une décennie après, les mêmes problèmes sociaux continuent d’exister et dans certains domaines cela s’empire. Une longévité au gouvernement qui donne ainsi un regard de politique clanique.
D’autres spécialistes politiques par contre, estiment que ces nominations au fil des jours pourraient d’ailleurs se poursuivre. Pour ces derniers, cela n’honore en rien l’image de la politique d’un État en période de crise économique. Le pays a des difficultés financières dont un accord avec le FMI est attendu et ces nominations sonnent comme une sorte d’augmentation du nombre des ministres puisque ceux qui sont écartés reviennent au cabinet du président de la République ou occupent d’autres fonctions avec les mêmes avantages dont disposent les ministres aux frais de l’État.
Cette situation paraît quelque peu étonnante de prendre les mêmes et recommencer. D’ailleurs, certains ministres débarqués il y a quelques années, sont revenus au gouvernement, ce qui n’empêche pas le congolais lambda de se demander si le Congo n’a pour intellectuels aguerris que ces éternels ministres dont le repos n’a de possibilité que le poids de l’âge. Les cas de Gilbert Ondongo et d’Adelaide Mougany en font une grande illustration de ce qu’est le pays. On prend les mêmes et on recommence. Le monde se pose la question : quel type de contrat qu’a le chef de l’État avec ses ministres pour qu’il n’arrive pas vraiment à les mettre hors service ?
Ceci étant, on arrivera toujours à voir ceux qui partent et qui reviennent tambours battants, narguant le peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer. Les voilà qui reviennent, les échoués Makosso sous une autre forme. La suite reste animée.
Toutefois, la question majeure est celle de savoir si le chef de l’État aura toujours la force de sanctionner certains ministres qui feront mal le travail, sachant que tout le monde dans ce gouvernement ou au cabinet devient membre de la famille présidentielle à force de longévité.