La meilleure approche, en terme de saut qualitatif par rapport à l’actuel Franc CFA Cemac( Cameroun, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, RCA et Tchad), sera le rattachement d’Afrix au Renmimbi ou Yuan chinois tout autant que le Dollar américain et l’Euro. Il convient de préciser que pour obtenir les Renmimbis chinois, les ressortissants de la zone franc doivent d’abord échanger leurs FCFA en dollars ou en Euros avant de les convertir en monnaie chinoise, en fonction du taux de change journalier évolutif du dollar ou Euro/Yuan – Il arrive que le taux de change Euro ou dollar /Renmimbi fluctue d’une heure à l’autre en Chine, en fonction des tendances boursières.
À entendre parler les experts de l’Afrique centrale qui sont à la manœuvre avec la partie française, l’Afrix pourra s’échanger directement avec le Yuan chinois au taux du jour. Ce qui constituerait une bonne nouvelle. D’autant que la Chine est le premier partenaire commercial de certains pays d’Afrique centrale, notamment le Congo. Reste cependant à déffinir la garantie d’une opération entre la Banque centrale chinoise et la Beac. Il est à noter que les commerçants des six Etats de la zone importent l’essentiel de leurs marchandises de Guangzhou, Shanghai, Shenzen et Yiwu, les 4 pôles commerciaux de l’Empire du Milieu. Tandis que la Chine se ravitaille en matières premières(pétrole, bois, fer…) en provenance de cette partie du continent.
Comme Bercy, à travers le Trésor, devrait garder une mainmise pour la assurer la garantie de convertibilité, à l’image de l’Éco de la zone Uemoa, comment Paris appréciera t-elle cette convertibilité directe Afrix/Yuan?
Si elle venait à être effective, ce dont doutent des économistes monétaristes africains interrogés, la France pourrait totalement perdre la face dans le combat économique et commercial qui l’oppose à Beijing en Afrique centrale. Tout au moins, les autorités françaises pourraient remuer leurs réseaux d’influence( politiques et ésotériques, notamment maçonniques) pour que soit abandonné le projet de rattachement d’Afrix au Yuan. L’ enjeu se trouve là.
Brazzaville a vu juste , peu avant, en créant, avec l’aide de Beijing, la banque Sino congolaise pour l’Afrique( Bsca), une panafricaine dont le siège est déjà installé dans la capitale congolaise. Un accord de convertibilité Yuan/FCFA- resté lettre morte- avait même été signé à Beijing, à l’occasion de la visite d’État du président congolais, Denis Sassou Nguesso, en Chine. Il est maintenant temps, pour les négociateurs africains de la zone Cemac, de dépoussiérer cet accord pour le bien des populations d’Afrique centrale.